hautjurarugby a écrit :Bon je vais être long, ce n'est pas que j'ambitionne d'être beaucoup lu mais j'ai besoin de vider mon sac pour trouver le sommeil : il y a classe demain matin. Et qui d'autre que ce bon vieux RF peut offrir cette possibilité.
Mes premiers mots iront à Matthias Christophe le centre ruthénois dont le geste défensif, involontaire mais dangereux, a été sanctionné d'un carton rouge à la 34 ème minute alors que Rodez rugby menait 11/10. Chacun jugera de la sévérité de la sanction, nous avons cependant subi suffisamment de cartons cette saison pour savoir qu'ils sont le plus souvent justifiés. Il est évident que ce fait de jeu à joué sur le sort du match. Si Rodez a failli ce n''est pas individuellement mais sans doute collectivement. Porter la responsabilité d'abandonner ses coéquipiers dans de telles circonstances n'est pas facile.
La machine à remonter le temps a souvent été évoquée aujourd'hui, notamment la référence à la finale perdue de 1990. Cette année là, pour moi, c'est le match de montée en groupe B totalement maîtrisé et gagné 16/3 face au SMUC à La Voulte. A l'issue du match un “vieux” supporter sanclaudien m'avait pris le bras pour me dire les larmes aux yeux “les joueurs ont été formidables” Oui monsieur c'était le mot qui convenait. Et bien aujourd'hui nos joueurs ont été extraordinaires. Ils avaient annoncé que pour n'avoir aucun regret et accessoirement gagner ce match il allait falloir jouer. Et c'est ce qu'ils ont fait parvenant à pratiquer un beau et bon rugby. Comme Rodez était dans les mêmes intentions (je n'ai pas le souvenir d'une chandelle, très peu de gros tas, du rythme et de l'intensité) les nombreux spectateurs on t assisté à une très belle rencontre (très bien arbitrée mais les vainqueurs le disent toujours) au delà de la passion et de l'engagement partisan.
Pierrick Mallet trouvait un magnifique 50/22 tout près de l'en-but aveyronnais. Le ballon était capté et patiemment les joueurs ciel et blanc construisaient un essai plein de maîtrise signé Achille Saad qui parachevait le travail des avants en plongeant en terre promise sous les poteaux.
Un contre mené au pied mettait l'arrière garde sang et or en difficulté mais les attaquants du FCSC étaient coupable d'une faute qui était sanctionnée d'un carton.
Rodez prenait l'ascendant en mêlée fermée et dans le jeu par ses avant puissants et dynamiques. Un joli renversement d'attaque et une transmission très rapide de la balle décalait Miquel pour un bel essai imparable, en coin Essai non transformé. Rodez poursuivait, se rapprochant de la ligne jurassienne, passait devant sur une pénalité 11/10 et se retrouvait à 1 m de la ligne mais perdait le ballon. Les ciel et blanc relançaient dans leurs 5 m, déstabilisant Rodez devant défendre alors qu'il était en position d'attaque. Cela conduisait à la faute de Christophe sur Nawavu qui lancé était séché. La volonté de jouer prenant Rodez en défaut.
Le FCSC pouvait revenir dans le camp adverse obtenir une pénalité aux 45 m en moyenne position parfaitement tapée par Mallet : 13/11 aux citrons.
La 2 ème mi-temps débutait par l'action du match : une sortie de mêlée délicate mettait nos défenseurs en difficulté dans leurs 22 mais le ballon était sauvé et remonté par notre ailier sur 15m. Le regroupement lançait Nawawu qui d'une main transmettait à Paea lancé. Celui-ci avançait au coeur de la défense ruthénoise. Teanant le ballon d'une main il affolait les défenseurs trouvait Ramoa à 5 ou 6 m de la ligne. D'une feinte de passe il s'ouvrait le chemin de l'essai:. Un master class !
Michel si tu le lis il faut que tu ailles sur “une saison en ovalie” et l'installe sur le site encieletblanc.
Rodez reviendra sur pénalité mais les avants hauts jurassiens porteront le fer au coeur du dispositif de Rodez, Nawawu marquant : 27/14.
Rodez n'abdiquera pas facilement : un nouveau carton contre le FCSC et un belle attaque avec encore une transmission très rapide de la balle amenait l'essai : 27/21 à la 56ème.
Le score ne bougera pas pendant plus de 10 minutes, le temps tournant à l'avantage du FCSC.
Au sortir d'un regroupement, Nawawu lancé tapait en pleine course un joli coup de pied transversal que notre centre récupérait en bord de touche. Le dernier défenseur ne pouvant l'empêcher de transmettre à Ramoa : 34/21 après la difficile transformation.
Cette action illustre la capacité des ciel et blanc à avoir joué juste (vision du jeu et geste technique parfaitement dosé) aujourd'hui. C'est la clef du succés.
On nous avait tellement dit que Rodez était favori qu'on se disait qu'à 12 minutes du terme rien n'était joué et que nous n'étions pas à l'abri de 2 essais transformés. Rodez essaya de la 73 ème à le 79 ème mais la défense sanclaudienne ne céda pas malgré un carton pour fautes répétées. Les rouges et jaunes manquaient de tranchant et sentaient le match leur échapper. Relançant grand champ sur la ligne médiane, ils voyaient Ramoa subtiliser le ballon, filer le long de la ligne pour l'essai. 39/21 la transformation de Mallet en bord de touche touchant le poteau. Les quelques minutes d'arrêts de jeu ne changeant rien.
C"est un match qui nous a tenus en haleine, laissant la bouche sèche et le coeur en vrac salué par une joie intense mais contenue comme si on était dans un rêve.
Aujourd'hui c'est une histoire de bonheur et de famille. Le bonheur d'être né ici, d'y vivre et d'en apprécier les charmes. D'être attaché à cette ville à la topographie, l'histoire religieuse, sociale et rugbystique singulières. Le FCSC en est un des plus beaux fleurons.
La famille sanclaudienne s'est réunie. Elle était élargie bien sûr. Mais le plaisir d''être ensemble était palpable. Nous furent quelques unes quelques uns à avoir les larmes aux yeux. Lorsque les joueurs fendirent la foule durant les 300 m séparant leur bus de l'entrée du stade. Lorsque les premiers chants montèrent vibrants, lorsque nos jeunes joueurs tombèrent dans les bras de leurs proches….
Le choeur de la famille a vibré au rythme des battements de coeur de nos joueurs qui comme l'a dit Xavier Gaussens, se sont mis à poil sur le terrain
La seule fausse note arriva lorsque certains des nôtres jugèrent opportun de huer les joueurs de Rodez qui rentraient aux vestiaires après leur échauffement.
Au vu de leur saison ils méritaient mieux. Nous aurions gagné à tous nous taire, nous aurions été plus grands, plus beaux. Mais peut-on attendre de la famille qu'elle soit irréprochable ? On la prend comme elle est, d'un seul bloc.
Ce fut un bien beau dimanche, un dimanche réussi sur tous les plans : humain, émotionnel et bien sûr rugbystique. Une journée de partage.
Demain sera un autre jour, on a déjà envie de croquer à pleines dents dans la prochaine saison… Tout est fragile mais on a envie d'y être.
On attendra la sortie des poules et fera la fête samedi puis dans 2 mois pour les 125 ans du FCSC.
Je souhaite au Rodez rugby de poursuivre sa reconstruction de la meilleur des manières.
Belle nuit..
Allez j'en rajoute une couche.
Paea Nawawu Mallet ont crevé l'écran mais ce sont bien les 22 joueurs inscrits sur la feuille de match qui sont à féliciter. Les travailleurs de l'ombre, les défenseurs qui s'envoient, quand on voit nos 2 troisièmes lignes ailes poids légers on ne croirait pas.
Selon toute évidence le staff a parfaitement coaché et préparé ce collectif.
Le commentateur d'une saison en ovalie disait ,n'avoir jamais vu une ambiance pareille : il exagérait cependant moins que le progrès parlant de 3500 spectateurs….
On dira que l'incomparable public sanclaudien comme le nommait le journal local “dans le temps” a une fois de plus gagné la bataille du nombre et de la voix et surtout payé largement de sa personne.
Enfin coup de chapeau à Michel Bessard dont les photos, particulièrement celles du vestiaires sont saisissantes.
Ce matin j'aimerais être dans le film un jour sans fin….