National : Y en a-t-il Marcq de la Nationale ?

Nouvelles difficultés en vue ?

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Le président de l'OMR, Olivier Gradel a envoyé un courrier d'appel à souscriptions pour les partenaires et supporteurs du club de Marcq en Baroeul qui évolue en Nationale (troisième division).

Le président semble mettre un ultimatum afin de lever un millions d'euros d'ici la fin du mois. Ce qui intrigue, c'est que si les souscriptions sont inférieures à 650 000 euros, alors l'argent sera rendu et la société qui gère le secteur professionnel sera mis en cessation de paiement. 

Rappelons que depuis la création de la Nationale, nous avons eu le droit en quatre ans à des déconvenues de plusieurs clubs. Ainsi, Blagnac a vu sa partie professionnelle disparaitre et le club rétrogradé en Fédérale 1, l'Union Cognac Saint Jean d'Angely a fait faillite et les clubs sont repartis en régionale, Dijon a suivi la même direction, Hyères-Carqueiranne aussi et on peut rajouter Beaune en Nationale 2 qui a disparu ainsi que Chateauneuf-Bédarrides et le Bassin d'Arcachon qui ont été rétrogradés pour raisons financières.

Encore une fois, le modèle sportif est inadapté à la réalité économique du rugby. La plupart des clubs professionnels sont déjà en déficit avec 64 millions cumulés rien que pour le Top 14.

Mais si les fonds propres des structures professionnelles peuvent absorber plus ou moins la dette, c'est déjà moins le cas avec le rugby national qui manque d'exposition et d'intérêt pour les diffuseurs.

A ce jour 40% des clubs des divisions nationales ont été notifiés d'anomalies financières. 

L'appel à souscription de l'OMR montre donc la limite du système, pourtant dans une agglomération au potentiel intéressant. Mais rappelons-nous, Lille a disparu de la circulation avec pourtant une montée en Pro D2 acquise sur le terrain, Arras a connu aussi par le passé des soucis et est aujourd'hui un club qui joute en Fédérale 3. 

Les instances fédérales refusent d'analyser la situation. Ils pensent surement que les championnats vont se réguler. En 2018, la poule d'accession avait été annulée faute de comabattants. Seuls 6 clubs pouvaient prétendre à jouer la monté.

Alors quel avenir pour ces divisions ? Probablement que Xabi Etcheverry devra se pencher sur le dossier. Mais la solution la plus probable sera de fusionner les deux divisions nationales. Est-ce que ce sera suffisant ? J'en doute. Ces divisions ont été créées dans l'urgence, sans poser de jalons, sans évaluation des risques et aujourd'hui pour exister il faut des millions d'euros alors qu'il y a 20 ans, un club avec 1.5 millions d'euros jouait le haut du tableau en Fédérale 1.

Et paradoxalement, lorsque la Fédérale 1 fonctionnait avec 4 poules de 12, les clubs promus avaient des chances de monter. Vint le Jean Prat et le début de la dissonance du rugby federal.

Aujourd'hui, la seule vraie solution reste toujours la Pro D2 avec deux poules de 12 et une rétrogradation par poule, puis une fédérale 1 avec 4 poules de 12 et une régionalisation des déplacements. 

Mais c'est un choix politique qui implique une concertation nationale et une redistribution des cartes, parce qu'à moyen terme, la crise qui a frappé le rugby Anglais peut à son tour nous concerner et faire disparaitre quelques bastions et clubs historiques.