Rugby / "Objectif maintien" pour l'AC Soissons
SOISSONS (Aisne). Le club retrouve la Fédérale 3, un an seulement après l'avoir quittée. Une saison difficile en perspective dans une poule relevée. Le président René-Jean Lépine fait le point.
APRÈS un an de purgatoire en division d'honneur, le club de rugby de Soissons retrouve les joutes nationales, dans une poule difficile. René-Jean Lépine, accompagné du secrétaire du club Jean-Claude Gilbert, souhaite une seule chose : le maintien de l'équipe en Fédérale 3.
Quel a été le bilan de la saison dernière ?
Nous avons terminé premier de notre poule, en ayant perdu seulement deux rencontres sur les pelouses de Saint-Paul et Amiens. L'équipe a ensuite participé au championnat de France et a été éliminée en 8e de finale contre Saint-Apollinaire. Mais l'objectif de la saison a été atteint, à savoir la montée en Fédérale 3.
Maintenant que vous retrouvez la 3e division nationale, quelles sont vos ambitions ?
Le seul objectif est le maintien. En Fédérale 3, toutes les poules sont d'un haut niveau. Il y a des relégués de Fédérale 2, d'autres équipes ont joué les play-off. Cela va être dur. Nous connaissons les deux grosses équipes de la poule : Beauvais et Epernay. Il ne faut pas se voiler la face, les joueurs devront être des guerriers et jouer chaque match comme une finale.
Avez-vous procédé à une course à l'armement comme c'est le cas pour d'autres formations ?
Deux choses sont certaines. Un trois-quart d'Epernay nous rejoint. C'est Julien Delcroix, un pur Soissonnais. Il y a aussi Fabien Tomas, qui arrive de Laon. Par ailleurs, les arrivées de 2 à 3 joueurs sont en cours de finalisation. Ce ne sont pas des Français, mais des joueurs du Royaume-Uni. Pour les faire venir, nous leur proposons un emploi à la Ville ou dans le parascolaire. Nous ne les payons pas, de toute façon, je ne peux pas les payer.
L'esprit soissonnais
Mises à part les recrues, comment comptez-vous conserver votre place en Fédérale 3 ?
Nous devons insister sur l'esprit soissonnais. On se vide les tripes pour le club, pour le maillot. De plus, nous avons des juniors (moins de 19 ans) qui montent et s'ils s'investissent aux entraînements, on peut imaginer qu'ils auront leur place en équipe première. Nous avons la chance de pouvoir compter sur une grosse école de rugby. La formation est essentielle pour un club comme le nôtre, qui ne paie pas ses joueurs. Vous savez, nous avons fait une saison en Fédérale 2 avec des gamins du cru, lors de la saison 2004/2005 et nous étions le seul club de la division à ne pas payer les joueurs.
Que pensez-vous de la réforme des divisions fédérales qui, selon certains, ne favorisent pas les clubs ayant des moyens limités ?
Cette réforme tire le niveau vers l'élite. Effectivement, on ne pense plus aux petits clubs. Le prix à payer est-il de dégoûter les gens de ces clubs ? On se retrouve donc avec des poules de division d'honneur qui équivalent, en terme de niveau, à la Fédérale 3 et les poules de Fédérale 3 des Fédérales 2. La solution est peut-être de créer une Fédérale 4.
Personnellement, en tant que président, qu'attendez-vous de vos joueurs ?
J'attends qu'ils se vident les tripes, qu'ils écoutent les consignes, qu'ils soient des guerriers. Ils ne peuvent pas venir en touristes. Nous devrons aussi rester invaincus à la maison. Le rugby est une histoire de cohésion, de communion. Tout le monde investit pour perdurer en 3e division.. Je reste persuadé que notre place est en 3e division.
Êtes-vous confiant ?
Bien sûr que je suis confiant. Si je ne le suis pas, que peuvent faire les autres.