FEDERALE 2 La porte du vestiaire cognaçais est longtemps restée fermée hier. Aussi longtemps que les chants ont résonné à l'autre bout du tunnel, côté hendayais. Et les Basques ont un sacré coffre... «Il a fallu que l'on se parle avec le groupe. Soit on réagit, soit on se laisse abattre», expliquait finalement Pierre Barboteau au coeur d'un vestiaire sinistré, après quinze minutes de huis-clos. Car l'USC a pris un gros coup sur la cafetière hier en s'inclinant à la dernière minute face à Hendaye (18-19). Un de plus, quinze jours après avoir essuyé une première défaite à domicile dans le derby face au SA XV; une semaine après être passé à côté de son sujet à Aramits. C'est donc le troisième revers consécutif des Cognaçais qui ont grillé du même coup leur joker, et perdu en deux semaines le bénéfice de leurs succès en déplacement, à Angoulême et Rochefort. Confortablement installés dans le trio de tête à la trêve, les voilà relégués à la 7e place au terme de cette journée de rattrapage, la dernière des matches aller reportée le 18 décembre dernier. A sept matches de la fin du championnat, ils sont désormais plus soucieux de regarder dans le rétroviseur que devant eux. Plus pressés d'assurer le maintien au plus vite que d'évoquer d'éventuelles phases finales. Tout ça pour deux petites minutes d'égarement en fin de match. L'USC mène en effet 18-12 à la 78e minute et continue à repousser les assauts d'Hendaye, trouvant même la force de revenir dans le camp adverse. Mais plutôt que de fermer le jeu, d'user et abuser des «pick and go» comme il se doit dans de telles circonstances, les Cognaçais écartent un ballon récupéré par des Basques qui n'en demandaient pas tant pour remettre la pression. La première alerte est enrayée dans les 22 cognaçais. Seulement le dégagement de Vergnaud ne trouve pas la touche mais les bras des trois-quarts d'Hendaye qui amorcent la relance de la dernière chance. Soixante mètres plus loin, la course rectiligne du centre Majesté Labourdenne s'achève dans l'en-but. 18-17. Le buteur Bainçonau qui a la victoire au pied du pied ne tremble pas en ajustant la transformation: 18-19. La dernière possession cognaçaise n'y change rien. Le cauchemar continue en ce début d'année pour l'USC, qui va pourtant devoir se réveiller au plus vite, puisque le rendez-vous de dimanche prochain au Parc des Sports face à Mouguerre s'annonce crucial. Et c'est peut-être la meilleure nouvelle du jour. Plutôt que d'aller trimbaler leur gueule de bois en terre hostile, de broyer du noir dans le bus un dimanche d'hiver, les Cognaçais se voient en effet offrir une nouvelle chance de sortir de l'ornière en accueillant un adversaire à leur portée. Car tout n'est pas noir non plus. Cette équipe n'a pas perdu tout son rugby comme elle l'a montré longtemps hier. En étouffant les velléités d'une équipe d'Hendaye très joueuse et qui a eu le mérite d'y croire jusqu'au bout. En sachant aussi gérer ses temps faibles et se montrer efficace sur ses temps forts, à l'image de ces deux beaux essais de Guénand et Ferrand qui permettaient de mener encore 18-9 à l'heure de jeu. Avant de lâcher peu à peu du lest. Jusqu'au coup de poignard de cette 80e minute... Vainqueur en toute logique, la manière en supplément, de son match en retard, Bizanos se replace dans la course à la qualification, non loin d'Aramits dont la venue est programmée dimanche prochain. Oui, c'est fait et bien fait, cette mise à jour. En deux temps, sur deux jeux mais avec un seul et même collectif à qui il ne pouvait rien arriver de fâcheux hier après-midi. Au point de bousculer et de prendre de vitesse Le Boucau, leader bien fade au premier acte. Le mérite en revient aux Bizanosiens, bien sûr, capables d'imposer leur rythme autour d'initiatives de bon aloi. Une touche rapidement jouée entre Lucas-Grousset et Cadier, une relance percutante de Sanchou le long de la tribune, bien relayé par Castagnon. Boucau-Tarnos redoutait les avants béarnais, c'est de l'arrière que le danger venait. Un rugby bizanosien favorisé par de bons soutiens, un joueur venant toujours se rendre disponible dans l'axe, une conservation soignée, quelques temps de jeu multipliés. Le Boucau reculait, ne voyait pas grand-chose, même si son ouvreur Capdupuy ouvrait le score (0-3, 10e). Si un 10 dominait les débats, c'est bien Conrad Stoltz, perforant, rassurant, parfaite gare de triage entre balles à donner, ou à garder. C'est lui, Stoltz, qui débloquait le score, sur un essai inscrit au relais de son compère Gratchev derrière une mêlée conquérante (10-3). C'est son complice de la charnière, Romain Carruesco, qui creusait l'écart sur une touche rapidement jouée par Weider dans le dos des Boucalais, attardés à regarder un des leurs mettre du temps à se relever. Cette faute d'inattention leur coûtait le match : 20-6 au repos, même score à la fin. Le pilonnage effectué au deuxième acte par le Boucau n'avait aucun effet. Les avants bizanosiens réalisaient un gros match, arrivaient même à emporter leurs adversaires sur un groupé pénétrant de quinze bons mètres ! Après les inspirations du premier acte, place à l'abnégation. Bizanos fautait par instants, pliait mais ne rompait jamais. Au classement, cette victoire rapporte 4 points. Dans les têtes, beaucoup plus. Mais Conrad Stoltz ne sera plus là... Impériaux à domicile avec six succès, les Béarnais sont en revanche plus frileux hors de leurs bases avec déjà quatre revers concédés en autant de matches. Hier, ils ne sont pas parvenus à forcer leur nature face Tournefeuille qui enchaînait une troisième réception de rang, espérant par la même occasion la couronner une fois de plus de succès. Repartant avec le point de bonus défensif dans leur soute, les Barétounais ont même réalisé une bonne opération tant ils étaient mal embarqués. Indisciplinés, incapables de tenir le ballon, les coéquipiers de Berriex ont sombré au cours du premier acte. Menés très largement à la demi-heure de jeu (14-0), ils ont payé cher leur manque de pragmatisme, préférant opter pour des pénaltouches plutôt que de prendre les points au pied. Un choix qui ne s'est avéré gagnant qu'à une seule reprise (14-7, 38e) sur quatre tentatives (16e, 46e, 49e). Distancé encore un peu plus après la pause (27-7, 64e), Aramits sonnait ensuite la révolte, devant un hôte qui s'endormait. Ainsi, Berges (27-14, 68e) puis Larricq-Fourcade (27-19, 75e) relançaient totalement les leurs avant que Foix ne les ramène dans les clous du bonus défensif (27-22, 78e). Du côté d'Aramits, personne ne s'en plaindra. A Tournefeuille : Mi-temps : 14-7. Arbitre : M. Ricard (Armagnac-Bigorre). 400 spectateurs. Pour Tournefeuille : 3 essais de Tarroque (9e), R. Drilhon (51e), Doussain (64e) ; 4 pénalités de Baron (2e, 13e, 31e) et Doussain (60e). Pour Aramits : 3 essais de G. Nouque (38e), Berges (68e), Larricq-Fourcade (75e) ; 2transformations (38e, 68e) et 1 pénalité (78e) de Foix.
Dernière modification par wolfy (30/01/2012 20:49:14)