Le Stade Hendayais s'est logiquement incliné sur sa pelouse, hier après-midi, face au leader, Boucau-Tarnos (12-24) au terme d'un match fermé.
Ce derby était l'occasion de voir s'affronter des Xuriaks, jusque-là invaincus à domicile, et des basco-landais ultra-performants à l'extérieur. Malheureusement le choc tant attendu n'a pas eu lieu
Les visiteurs se mettent d'entrée en évidence. Plus entreprenants, ils campent dans les 22 adverses sans trouver l'ouverture grâce à une belle défense des rouge et blanc. Les locaux lancent leur rencontre grâce à la botte de Jérôme Bainçonau (3-0) mais le jeu déployé est sans saveur. Adepte habituellement d'un rugby « champagne », porté vers l'offensive, Hendaye est étouffé par son adversaire du jour. Dominés devant, en touche et sur les phases de ruck, les joueurs de Phillipe Feuillade ne parviennent pas à s'installer dans le camp adverse, la machine est grippée.
Alors que le public s'ennuie un peu, Bainçonau apporte un peu d'enthousiasme en tentant un coup de génie : un drop de 50 m qui rase les perches. Romain Lonca à l'ouverture l'imite avec plus de réussite. Le score est de 6 à 3 pour Hendaye, on se dit que le match est enfin lancé. Surtout que ce dernier ajoute trois nouveaux points à son escarcelle quelques minutes plus tard. Seulement à trop vouloir jouer au pied les locaux abandonnent cette créativité qui constitue normalement leur principale force. Aucune prise de risque, aucune relance, il manque cette petite étincelle qui aurait pu troubler la sérénité du quinze adverse. Les Hendayais n'y sont pas et Boucau, très solide, se frotte les mains. Les visiteurs attendent patiemment l'occasion de tuer le match. Cette opportunité leur est offerte à la 73e minute.
Le score est de 12 partout, il ne reste que peu de temps à jouer, la pluie s'est intensifiée. Les pensionnaires du stade Ondarraitz sont à l'attaque. Sur une énième mauvaise transmission, le ballon est perdu, Capdepuy l'ouvreur landais en profite et dégage loin devant. Leclerc met les cannes, s'arrache, met la pression sur le seconde ligne Benitez. Celui-ci, sans solution, glisse et tombe. Mays, qui avait suivi, s'empare de la balle et aplatit entre les perches : les locaux sont KO.
Oxaran les prive même du bonus défensif en inscrivant un deuxième essai en toute fin de rencontre.
Si certains en doutaient encore, les choses sont désormais très claires: le SA XV est un candidat déclaré et très sérieux aux phases finales de Fédérale 2. Voire plus si affinités...
Hier à Chanzy, les rugbymen angoumoisins ont en effet décroché un cinquième succès en six rencontres, confirmant tout le potentiel exprimé ces dernières semaines. Et a fortiori dans le derby le dimanche précédent à Cognac.
Cette équipe en est vraiment une. Collectivement bien en place, cohérente dans ce qu'elle entreprend, et riche de talents individuels. A l'image des deux dernières recrues Roger et Daures qui confirment dimanche après dimanche. Avec une mention particulière pour le troisième-ligne aile qui a encore été énorme de présence hier. Une vraie glu.
Encore trois essais
Face à une équipe de Bizanos sévèrement «burnée» et «venue pour faire un résultat», comme l'avouait son entraîneur Marc Marais après un match viril mais pas forcément correct, les joueurs de Terry Fanolua ont largement fait jeu égal dans l'engagement. Pour prendre le dessus au fil des minutes grâce à la botte d'un Morne Vletter impeccable à 100% de réussite (six sur six), et à trois nouveaux essais. Le tarif dominical en ce début d'année.
Le premier intervenait à la demie heure de jeu et concrétisait la mainmise des Angoumoisins sur le ballon. Une première cocotte de 25 mètres aboutissait à une pénaltouche qui permettait à Morault de creuser l'écart (16-3).
Le second était l'oeuvre de Claereboudt juste après la reprise. Le centre angoumoisin prolongeait au pied un ballon laissé tomber par les trois-quarts béarnais sur leurs 40 mètres pour faire le break (23-6, 45e).
Le troisième, enfin, redonnait de l'air au SA XV à l'heure de jeu alors que Gratchev avait ramené le score à 23-13. Un essai d'école sur une attaque en première main répétée à l'entraînement. Déviation rapide en touche de Benzech pour Plaçais, puis longue sautée de Fanolua pour Matalau lancé qui propulsait son ailier Ehua dans l'en-but (30-13, 61e).
Rendez-vous au Boucau
Les Angoumoisins ont ensuite poussé tout au long d'une fin de match émaillée de plusieurs bagarres, pour tenter d'inscrire un quatrième essai, celui du point de bonus offensif. En vain, Morault, Daures, puis Missout échouant successivement à portée d'en-but.
C'est le seul petit regret affiché au terme d'une après-midi par ailleurs totalement positive, puisque le SA XV poursuit sa remontée au classement en pointant ce matin au deuxième rang à égalité avec Saint-Sulpice. Et à six points du leader Boucau-Tarnos, à qui les Angoumoisins rendront visite dans deux semaines après un dimanche de repos que les autres équipes mettront à profit pour jouer les quatre matches reportés le 18 décembre.
«Un dimanche qui va nous permettre de souffler car aujourd'hui, il y a eu beaucoup d'engagement et on a su répondre présent sans tomber dans le jeu de Bizanos», savourait Olivier Mattiuzzo.
«On a su tendre l'autre joue quand il le fallait pour ne pas perdre le fil de notre jeu et, à l'arrivée, on marque encore trois essais, insistait l'entraîneur-adjoint du SA XV. ça valide notre résultat de Cognac. On avait prévenu avant le match que si on manquait d'humilité et d'abnégation, si on faisait preuve d'orgueil mal placé, ça ne passerait pas...»
Les Barétounais ont préservé leur invincibilité à domicile contre Cognac qui leur avait infligé une gifle à l'aller et s'immiscent ainsi dans le quatuor de tête.
L'Entente met la pression d'entrée en s'appuyant sur ses forces habituelles, le courage et un jeu au pied habile, pour prendre les devants (3-0, 9, puis 6-0, 24).
L'essai de Dupuy
Les Charentais, un peu timorés malgré leur supériorité physique, reviennent dans la partie au gré d'un heureux cafouillage en mêlée fermée dont profite le demi Ferrand pour envoyer Dupuy à l'essai (6-5, 37e).
Les supporters barétounais n'ont pas le temps de s'inquiéter du retour des visiteurs: après une belle action construite en plusieurs temps, Lahore trouve l'ouverture en bout de ligne pour plonger en terre promise (11-5, 39).
Aramits/Asasp poursuit son effort après la pause en effectuant une démonstration du jeu d'avants conclue par son capitaine Berrieix (18-5, 48).
Assommé par ce score indigeste, Cognac essaie de soigner sa fin de match en attaquant à tout va pour décrocher.
Les locaux arc-boutés en défense leur soumettent alors une version barétounaise des Chroniques Martiennes de Ray Bradbury.
Les petits hommes verts sont partout pour empêcher les envahisseurs de décrocher le point de bonus défensif et parviennent à leur fin
Il était difficile de trouver un terrain d'entente entre une équipe qui a besoin de points et une autre toujours à la recherche d'une victoire à l'extérieur. Tout cela sous les auspices d'un vrai derby. Même si ce AST-Saint Sulpice n'a jamais atteint les sommets dans le domaine du jeu total. Non, n'exagérons pas ! Même si, en début de seconde période (52), l'énervement ressenti faillit, malgré tout, dégénérer en bonne vieille « générale ». Cette opposition, entre deux équipes proches tourna à l'avantage des Tournefeuillais, ou plutôt d'Alexandre Baron, auteur des 18 points de son équipe, sans qu'il y ait à crier à l'injustice. Bien organisés et présents dans tous les combats au sol, les locaux surent se montrer réalistes et efficaces durant les 40 minutes initiales.
Déployant au passage une énergie défensive, en tous points remarquable, qui finalement devait les amener à limiter les dégâts. Les cartons se mirent à pleuvoir. À tel point que l'infériorité numérique tournefeuillaise aurait pu lui être fatale devant une défense de Saint-Sulpice très bien organisée. Et qui, depuis belle lurette sait gouverner les rucks… À tel point que l'entraîneur Michel Rieux, fataliste ne pouvait que regretter une première mi-temps « où les ballons étaient particulièrement rares. Un jeu au pied, trop approximatif, et des choix de jeu étonnants nous privent, au bas mot, de 9 points de pénalité. Sans parler d'une touche par trop déficiente. Au final, on prend le point de bonus défensif. La moindre des choses. » Pour Alexandre Castola, entraîneur de l'AST XV : « En seconde période, on résiste en infériorité numérique, sans craquer. Sur ce plan-là, c'est positif. Tout comme la prestation d'Alexandre Baron qui accumule les bons matchs. » L'AST n'est pas morte et Saint-Sulpice (auteur de deux essais) devrait enfin parvenir à s'imposer à l'extérieur.
Pour continuer à croire dans son maintien, Rochefort devait l'emporter. Mais, au bout d'un match particulièrement difficile, les Saristes ont dû se résoudre à repartir le moral dans les chaussettes. Débutant contre le vent, les verts locaux décident de donner du volume à leur jeu. Mais de nombreuses fautes de mains réduisent à néant leurs intentions.
Pour scorer, il faut donc s'appuyer sur le botteur. Rochefort ne ferme pas le jeu et affiche aussi de belles qualités dans le jeu de mouvement.
Séquence dominatrice des Rouge et Noir qui contiennent bien des locaux qui, mis à la faute, concèdent deux pénalités (28e et 39e) pour un score de parité à la pause. Quelques changements et les Verts attaquent toujours plus déterminés. Rochefort n'arrive à se dégager.
Le SAR s'étouffe
Un superbe mouvement au large de Mouguerre se concrétise par une pénalité (43e). Les Verts sont dans le camp visiteur et n'en sortiront pratiquement pas de toute la mi-temps. Mais une maladresse récurrente les prive de réussite. Le jeu devient brouillon et confus. Gorosteguy remplace Franchisteguy en manque de réussite, à la 60e. Séré pour Rochefort à la 63e sanctionne un jeu approximatif. Les nombreuses charges dévastatrices de Mendiboure permettent ensuite de donner du volume au jeu mais sans mettre en danger la ligne de visiteurs qui se donnent de l'air par le jeu au pied. Une dernière pénalité (69e) et le score ne bougera plus. Mouguerre respire, Rochefort est proche de l'étouffement.