Ce qu'il y a d'ennuyeux avec ce type de défaite, ce n'est pas tant le score que le contenu et par extension, le message envoyé aux futurs adversaires. Tu peux à l'occasion prendre une déculottée à ce jeu. Même le grand Stade Toulousain pourtant souverain l'an dernier a eu droit à sa lourde défaite par exemple. Ca peut s'expliquer par un match escamoté avec un gros trun-over, par une stratégie du jour inadéquate, par un concours de mauvaises circonstances qui s'accumulent (cartons, blessures...), par une faillite sur les fondamentaux (mélée en souffrance, buteur dans un jour sans, touche 100% déréglée..) etc..Bref, ça peut s'expliquer par une foultitudes de circonstances qui parfois mm s'additionnent dans le scénario du pire. Le fameux jour sans où rien ne va ! Ce fameux jour où rien ne va peut cependant relativement facilement s'effacer des esprits dans le sens où les causes du naufrage sont assez clairement identifiables.
Cette défaite ne parait malheureusement pas entrer dans cette catégorie. Je dis malheureusement dans le sens où elle semble marquer un mal autrement plus profond. Ca donne qd-mm l'illusion d'un truc qui n'est pas circonstanciel mais bel & bien vicéral. Ce que je veux dire, c'est que ça ne donne pas l'illusion, d'un domaine ou d'un secteur précis où USBPA a été fondamentalement défaillante un jour mais plutôt que l'intégralité de ce que sont les constituants d'une équipe de Rugby était (et sera ??)) 2 ou 3 crans en-dessous de l'adversaire...En gros, tu joues le mm Rugby que l'autre mais plusieurs crans en dessous ! Le pblm c'est que le message que tu envoies aux prochains adversaires est : " Jouez aussi simple que possible contre les Violets, viendra invariablement le moment où ils craqueront"...
Evidemment, quand tu t'avances dans une compétition avec un statut de petit poucet, tu sais pertinemment qu'en plein de domaines tu seras le plus souvent en-deçâ de ce que peut proposer la concurrence. Tu sais que tu connaitras plus souvent les affres de la défaite que la joie de la victoire. Tu sais qu'à l'occasion certaines défaites seront lourdes, amères. Tu sais que parfois ce sentiment d'impuissance chronique sera le reflet de ce qui te différencie des tous meilleurs. Tout ça était je présume (ou du moins je l'espère !!!) devait ètre acté, intégré avant même que le coup de starter de la saison ne soit donné. Tout ceci est somme-toute logique eu égard au statut de promu au budget limité qu'est celui de USBPA. Par contre, quand tu t'avances avec ce statut mais aussi l'ambition de bousculer les pronostics, d'accéder au maintien; tu dois pouvoir faire valoir qqs arguments de jeu spécifiques, qqs secteurs précis où tu as une chance d'exister. Auquel cas, il s'agit de les exploiter pleinement sans déroger à cette feuille de route, auquel cas, le fameux " On va se recentrer" trouve sens...
Très franchement, sur le contenu du match d'hier, sur quoi le groupe peut-il se "recentrer" ? Quel domaine, quel secteur, quelle forme de jeu se sont montrés suffisamment crédibles, à niveau minimal pour pouvoir s'y accrocher ? Je trouve que la dynamique en terme de contenus (auxquels s'accrocher !) est sur une courbe fléchissante comparativment au début de saison. Au retour de MDM, les valises étaient tout autant lestées mais il y avait deux ou trois trucs auxquels s'accrocher. Hier....Quoi ????
Je pense que qq-part (je rejoins AInpro, gare à l'effet pschiiitt), le truc du groupe qui manifeste l'intention de révolutionner le bin's de l'intérieur a été un peu se tirer une balle dans le pieds ! Il y avait, un peu de matière à laquelle s'accrocher qui s'en trouve aujourd'hui presque intégralement gommée sous prétexte d'épouser les codes du candidat au maintien "avé le casque à pointe"...Boulanger pronait " Mettez-y plus de jeu, d'ambition, allez jusqu'au bout de vos intentions". Les mecs on répondu : " On veut se recentrer, aller au plus simple" ! Après, du discours à la réalisation...Encore faut-il ètre en capacité de le faire...Encore faut-il avoir les attributs sportifs mais aussi mentaux pour se mettre dans cet habit !!!
Je sais que qd une équipe de sport collectif marche mal, le réflexe premier est de faire porter le chapeau à l'entraineur sensé ètre le grand ordonnateur de ce qui se passe sur le pré. C'est parfois vrai que le compte n'y est pas techniquement ou tactiquement et puis c'est la fonction qui veut ça...Evidemment que le staff n'est pas exempt de responsabilités. Ceci dit, quand je lis dans les grandes largeurs sur les réseaux sociaux : "Y faut le scalp de Boulanger", ça me parait très réducteur ou du moins, ça ne me parait pas ètre la racine du mal . Quelque-part, et au risque de heurter qqs sensibilités, je pense que c'est Boulanger dans le fond qui a raison et pas les désirs de qqs joueurs ! Je pense que le salut de USBPA passe par le fait de chercher à se montrer producteur de jeu quitte à se faire contrer parfois, quitte à ne pas se trouver à tous les coups, quitte à avoir parfois des regrets..Simplement parce que cet effectif n'est pas franchement calibré pour faire autrement !!! En tt cas, visiblement pas pour jouer un rugby " comme à la guerre"... Si chacun fait amende honorable en prenant honnêtement, sans faux-semblant sa part d'inventaire et accepte un peu de remise en question personnelle y compris sur des certitudes récentes; il y a encore moyen de redresser le tir. Tout n'est pas fichu mm s'il y a evidemment urgence car après tout à ce jour, USBPA n'est pas en position de relégable...