BolesDePicolat a écrit :Ce qui est triste avec le "changement géographique" du rugby c'est que c'est culturel avant d'être sportif. Entendons par là que, dans les territoires rugbystique, le rugby rythme la vie de la société et qu'elle a un impact culturelle, sociétale et économique important, tant dans le passé qu'aujourd'hui. C'est à dire que pour chaque club pro du sud qui disparait, c'est en général tout un territoire pétri de rugby qui se retrouve sans équipe fanion, ce qui est en général assez triste pour le territoire. Vous vous rendez compte, quand depuis des décennies et de générations en générations, tout le monde joue ou assiste au rugby, et surtout vont voir la grosse équipe jouer,, d'un coup tout s'arrêtte... C'est dramatique. Et bien souvent ce sont des endroits qui n'ont que ça pour exister sur la carte de France...
Voila pourquoi ce n'est pas juste une histoire de "sang neuf" ou autres... Etant de Perpignan, je peux vous dire que quand l'équipe est descendu après plus de 100 sans coupure dans l'Elite, ça a été vécu comme un véritable drame par la population, c'était une cassure que aucune générations vivantes n'avaient connus (sauf rares cas). Tout le monde dans le département étaient nés avec Perpignan dans l'élite. Donc des plus vieux aux plus jeunes ça a fait couler beaucoup de larmes... La relégation a aussi eu un impact négatif sur toute l'économie du département.
C'est pour ça que parfois c'est un peu enflammé chez certains, surtout quand des gens qui déboulent dans le rugby se réjouissent de ces disparitions.
Après ce n'est pas qu'une question géographique... Par exemple Montpellier, pourtant dans le sud, est un club tout a fait artificiel qui selon moi n'a rien à faire dans le rugby... Il est simplement né de la volonté d'un anti catalan primaire que l'on ne nommera pas, qui ne supportait pas de voir Perpignan representer la région.
Ton point de vue est tout à fait audible.
Alors je ne sais pas si ma famille fait exception en Bretagne, mais mon frère a joué au rugby, sur nos 6 enfants, 5 y ont joué, dont ma fille.
Nous vivons rugby, sommes habillés rugby...
Durant ma carrière, j'ai favorisé le développement du rugby à l'école primaire.
Le grand père de Nolan Le Garrec a été à l'initiative d'une section rugby au collège avant d'être suivi par d'autres collègues.
Alors oui, ce ne sont que quelques exemples qui ne reflètent pas la Bretagne (je ne parle que de la région vannetaise), mais tu ne peux imaginer le plaisir que l'on peut ressentir lorsqu'un club du Sud, Hendaye, dont les supporters nous demandent comment nous connaissons le ballon ovale, nous permet d'accéder à la Fédérale 2 (1997) ! La condescendance fait naître un esprit de revanche...
Certes, le statut actuel du club a attiré un nouveau public (dont certains footeux que nous sommes ravis d'avoir "convertis"), mais derrière cette vitrine, il y a un très très long parcours, parfois douloureux qui a permis au club de grandir, de nombreux bénévoles et passionnés de très longue date.
Bien sûr, la Bretagne n'est pas une terre de rugby, mais si Vannes suscite un tel engouement, c'est peut-être aussi parce que notre club répond à certaines attentes.
Puissent ces quelques lignes t'éclairer sur ce que certains d'entre nous vivent aussi au plus profond de "leurs tripes".
Amicalement
