Le problème ce n'est pas seulement de déceler les lacunes ou les faillites de certains joueurs, c'est également d'identifier si on dispose de solutions alternatives. Et s'il y a un joueur qu'on attend à un autre niveau en se basant sur ses prestations passées, il est délicat de choisir de l'écarter au profit d'un remplaçant pas ou peu expérimenté à son poste. C'est aussi le rôle du staff de tout faire pour arriver à le remettre en confiance afin qu'il retrouve son niveau de jeu. D'autant qu'il est facile après coup pour nous de constater que c'est encore un échec et qu'un pari aurait pu être préférable mais ce choix des coachs se fait avant le match !
La difficulté est renforcée quand le joueur des Espoirs qui évolue habituellement au même poste est blessé tout comme le "titulaire" de l'équipe fanion. Reste le choix de faire changer de place un joueur pas aguerri au poste en question mais actuellement plus en confiance et en réussite. Il est probable que chacun envisage cette possibilité et pèse sa pertinence... Je comprends que de même qu'on ne veut pas donner trop d'indices à la préparation de l'adversaire en restant muet sur les indisponibilités, ni afficher publiquement les horaires d'entraînements... le staff ne s'étale pas sur les raisons de son choix de tel participant à une partie ou sur l'absence d'un autre. Mais s'ils ne le font pas, cela ne les empêche pas de répondre individuellement dans les échanges d'après-match et d'expliquer leurs motivations.
Après reste la question du nerf de la guerre, et si on est capable de bâtir un groupe performant, avec plusieurs joueurs qui font potentiellement la maille à chaque poste, si certains sont blessés et d'autres déçoivent, cela devient plus compliqué quand on n'a pas un effectif pléthorique (ou plutôt qu'on n'a pas les moyens de se le payer). Les jokers médicaux, pour peu qu'ils soient "abordables" financièrement sur certains postes clé, ce ne peut être envisageable que pour des blessures de longue durée, pas pour des pépins concernant quelques matchs d'absence. On a vanté à juste titre le fait que nos joueurs ont battu confortablement sur un match une équipe d'un club disposant d'un budget plus que de trois fois supérieur au nôtre. Mais ces montants budgétaires ne font pas tout. J'ai entendu par exemple que Montauban, qui aurait un budget "seulement" d'environ 45% plus élevé que le nôtre disposerait d'une masse salariale joueurs qui elle serait double. Ben oui, dans une SASP, il y a les coûts fixes et une fois qu'on y a fait face, on peut dégager éventuellement plus de ressources salariales.
Après la réception de Grenoble et ce match référence plein de promesses, le staff a tenté de rester sur cette dynamique et de se donner de l'air en cherchant un résultat à Vannes en ne faisant presque pas tourner pour la première fois de la saison. Si pour la réception de Bayonne les potentiomètres n'indiquaient pas de manque de fraîcheur de certains joueurs, on peut comprendre (étant encore en début de bloc) qu'à peu près le même groupe ait été aligné.
Et pour en revenir au match de Bayonne, si on a pu identifier des faiblesses (longueur de jeu au pied, choix stratégique de pénaltouches, difficulté à concrétiser sa domination, rafale faisant échouer le buteur ou les sorties de balles, poteau sortant, coaching tardif...), n'oublions pas que cela aurait vraiment pu se finir mieux et que les joueurs ont ramé pour être devant malgré tout à la 80ème minute. Ils ont perdu à la 81ème suite à une faute de main (passe trop tendue provoquant un avant suite à la réception dans les 22 qui offre une dernière séquence de jeu à Bayonne). S'il n'y avait eu ce final et qu'on était resté à 14/12, on aurait été dans un état d'esprit de soulagement, de penser "on a eu chaud, car quand même on a fait pas mal d'erreurs"... mais on n'aurait pas des sorties ravageuses sur le forum, au contraire, on aurait dit que oui on a suffisamment de qualités pour compenser nos manques. On a perdu, pas de bol, on sait qu'on ne s'est pas facilité la tâche lors de la partie, mais cela ne devrait pas nous faire basculer dans "ils sont nuls" sous le coup de la déception et du fait de l'impact psychologique et au classement quant à l'issue de la saison.
Et puis franchement, relativisons certaines critiques : on n'a pas su marquer plus que 3 points lors de ce premier quart d'heure de franche domination. Mais on s'est quand même fait refuser indûment un essai parfaitement valable (et magnifique) à la 12ème minute, parce que le joueur de Bayonne, se voyant pris, trouve comme parade pour influencer l'arbitre de se jeter sur le défenseur en leurre pour faire croire qu'il y avait écran. Si on avait eu normalement cet essai accordé, en serions-nous là à pérorer sur des pénalités non tentées, notamment en supériorité numérique et période de domination ?
Et si nous avions été dominés en mêlée au point d'avoir le pilier gauche sanctionné trois fois de suite, le carton ne serait-il pas sorti de la poche de l'arbitre ? Et quand cela devenait brûlant et qu'il a été remplacé et que le remplaçant est en faute dans la foulée, nous on ne nous l'aurait pas sorti sans attendre ? La réponse on l'a eu à chaque fois qu'on était dans cette situation... Faut-il alors reprocher aux joueurs d'avoir en vain insisté dans une direction où ils étaient dominateurs parce qu'il aurait fallu anticiper que l'arbitre ne jouerait pas son rôle et profiterait des rares fois où nous avons été fautifs pour renvoyer les deux premières lignes dos-à-dos ? Vous l'avez vu comme moi, le capitaine demander vainement à l'arbitre d'enfin sortir la biscotte. Que faire ?
Toujours sur cette stérilité offensive, revisionnez le début de match. Dès la première minute de jeu, il y a plusieurs hors jeu de ligne flagrants et cela a été ainsi tout au long de la partie. L'arbitre ne regardait que notre ballon, l'arbitre de touche ne lui signalait pas. Il a fallu plusieurs réitérations pour que le premier coup de sifflet arrive. Par contre ensuite, dès la première offensive des basques, l'arbitre a eu à chaque fois les yeux rivés sur notre défense de ligne malgré sa régularité qu'il a pu constater (peu de fautes). On reproche aux joueurs de n'avoir pas trouvé d'autres brêches au large quand la défense inversée des défenseurs a trouvé si souvent tant de largesse arbitrale sur son anticipation (pourquoi se gêner si on peut) ? Combien de passes seraient mieux arrivées à bon port ou de points marqués sur pénalité s'il en avait été autrement ?
Je continue sur ce chapître que je n'aime pas trop aborder puisqu'il faut respecter l'arbitre et ses choix en toutes circonstances et que de toutes façon cela ne changera pas le résultat. Toujours sur les hors-jeu, regardez l'entrée systématique du n°5 sur le côté dans les mauls (dans les 5 premières minutes du matchs, plusieurs fois déjà). Je crois qu'il a été sifflé une fois. Combien de groupé-pénétrants nous a-t-il ainsi fait avorter ? Ce sont nos joueurs qui sont trop faibles ou c'est le referee qui fait faute ?
Je n'insiste pas sur un geste d'énervement qui, venant de nous, aurait certainement provoqué une exclusion, mais par contre ne pas voir ni se faire signaler par les arbitres de touche les deux plaquages à retardement ou obstructions sur les relances de Thomas, c'est chaud, non ? Et cette "roulette" sur la réception de Ratoche pris en l'air par un joueur ne jouant pas le ballon ? Mais pour voir il faut encore se donner la peine de regarder !
Et puis vous voyez les joueurs de Massy confisquer le ballon après chaque pénalité (enfin) sifflée pour éviter toute accélération du jeu comme l'ont pratiqué plusieurs joueurs basques tout le match sans se faire rappeler sévèrement à l'ordre, voire menacés d'exclusion temporaire en cas de répétition ? Et si Benji en avait eu marre et avait réagi brutalement quand le ballon était bloqué par le joueur, il ne l'aurait pas pris lui la pénalité pour brutalité ? Que faire ?
Bon voilà, ce sont mes principaux griefs et je suis content que le staff ait dans ses commentaires, qui eux engagent l'image du club, plus de maîtrise de leurs propos que mon étalage critique
. Mais si j'ai fait ce détour par cette appréciation de l'arbitrage qui m'a replongé dans nos expériences précédentes du Petit Poucet arbitré comme tel face au grand club prestigieux qui ne peut pas perdre, c'est qu'avec un meilleur équilibre, on aurait certainement eu plus d'arguments ou d'avance pour éviter le retournement de la 81ème minute et que je trouve que les critiques de nos faiblesses, bien réelles pour autant, n'auraient pas soulevé autant de propos péremptoires ou désespérés. Qu'on se comprenne bien je ne dis pas que l'arbitre a été volontairement partial, je dis que si on veut arbitrer de façon équitable en sifflant de la même façon les deux équipes, encore faut-il s'en donner les moyens en les regardant de la même façon. Et qu'on ne me dise pas que le fait qu'il ait mis deux jaunes sur des fautes flagrantes règle la question, au vu du nombre qu'il aurait du en mettre pour faire jouer les deux équipes avec le même règlement...
Bref, je crois que nos joueurs et le staff qui a préparé le match ont "fait le job" malgré les faiblesses évoquées plus haut et que si l'équipe de Bayonne a montré plus constance (longueur et justesse du jeu au pied...) et d'expérience, et de ce fait n'a pas volé son résultat, il leur aurait fallu plus que deux minutes à envoyer large large le ballon, pour gagner le match avec un arbitrage plus équilibré. J'en tiens compte dans mon état d'esprit et les critiques que je peux formuler suite à cette cruelle défaite...
Dernière modification par allez Massy (24/01/2018 03:55:51)