papajoxet a écrit :Non, je ne "prie pas pour Paris ". Ni ce dieu, ni un autre. Je ne prie pas d'abord parce que je ne crois pas. La France, mon pays, non plus ne prie pas; elle, parce qu'elle ne reconnaît aucun culte, aucune chapelle, aucun livre saint dont les sentences définitives soient supérieures à ses propres lois.
Je ne prie pas non plus parce que je ne me laisserais pas enfermé dans une guerre de religion: leur dieu, au nom duquel ils nous tuent, contre un dieu au nom duquel nous les tuerons. Les guerres de religion ont déjà donné chez nous le massacre de la Saint-Barthelemy, où des français chrétiens ont massacré des français chrétiens; je n'ose imaginer ce qu'il adviendra aux français musulmans si ce flots de haine contre eux, que certains n'ont même plus honte de vomir en place publique, leur bave de rage dégoulinant aux commissures des lèvres, ne se tarit pas rapidement.
Je ne prie pas parce que Ni dieu.
Ma photo de profil n'est pas recouverte des couleurs du drapeau national. Et je refuse le droit à quiconque de mettre en cause de quelque manière qui soit mon sentiment d'appartenance à la nation. Je ne m'associerai pas aux soit-disant "patriotes" qui deversent leur logorrhée puante sur tous ceux qui pensent différemment, ou qui aurait eu le malheur de ne pas naître français. Ils ne m'obligeront pas penser, ou à laisser croire, qu'être français par acquisition de la nationalité, ou avoir une deuxième nationalité en plus de celle que j'ai, en fait des citoyens de deuxième zone que l'ont peut montrer du doigt, stigmatiser, refouler hors de la communauté nationale pour les renvoyer dans un hypothétique "chez eux", ailleurs. Ils sont français, leur chez eux c'est la France, mon pays, notre pays.
Je ne m'associe pas aux "patriotes " qui se disent, et peut-être même qu'ils y croient, les seuls à savoir aimer et défendre la France. Justement, j'aime dans ce pays tout ce qu'ils detestent. Personne ne me forcera à participer à cette mascarade grotesque du "plus patriote que moi, tu meurs", comme quand j'étais gamin je ne participais pas aux concours de celui qui pisse le plus loin.
Tous ces prophètes autoproclamés, ne me feront pas penser comme eux, et leur nombre, leur cris de fureur ne m'empêcheront pas de penser tout court.
Je n'exhibe pas les couleurs nationales parce que Ni Maître.
Je ne lance pas l'opprobre et l'anathème sur sur les réfugiés venant chercher ici ce qu'ils n'ont pas chez eux et que nous sommes fiers d'exposer à la vue du monde entier: la paix, la joie de vivre et la confiance que nous avons dans l'avènement d'un monde meilleur ; ou ces devises que nous avons gravé aux fronton de nos mairies: liberté, égalité, fraternité. Liberté de chacun, égalité pour tous, fraternité entre les Hommes.
Une heure de barbarie indicible au coeur de notre pays me fait ressentir la réalité concrète de leur quotidien dans leur pays, qu'ils fuient parce qu'ils y subissent tous les jours cette terreur.
Je n'oublie pas que je suis descendant d'immigré: un grand père yougoslave né en Yougoslavie, un arrière grand père espagnol né en Espagne. Je porte également un nom allemand, et je ne pense pas que mes amis, ou même ceux qui ne me connaissent qu'à peine me perçoivent comme moins français qu'eux; du moins s'ils le pensent, aucun n'a pour le moment eu le courage de me le dire.
Il n'y a aucune raison objective à ce que la vague migratoire actuelle, tout comme celles prcedentes des italiens, des espagnols, des polonais, detruise notre pays. La peur n'est certes pas rationnelle, et en ce sens je n'accable pas ceux qui l'éprouvent, mais je condamne ceux qui par facilité, par haine de son prochain ou pire par soif de sang ou calcul politique à la petite semaine , refusent de la combattre.
Désolé Papa, je ne sais pas d'où tu tiens ce texte et donc je ne connais pas l'auteur, mais pour moi ce propos, sous couvert d'universalité, participe exactement à la situation actuelle et de plus il porte les germes de ce qu'il prétend dénoncé.