Bien que je partage largement l'analyse des "faiblesses" de la saison, je trouve que ces messages oublient un peu vite que l'équipe n'est pas passée si loin que cela de l'atteinte de l'objectif, et qu'elle a été capable de remporter de belle façon les 50 premières minutes du match retour. Avec un peu de réussite pour combler les lacunes déjà évoquées, cela aurait très bien pu passer en fin de match. Regardons donc le bilan avec cela en tête. 36 équipes de Fed1 (90%) et 8 parmi les 12 candidates à l'accession (67%) ont fait moins bien. Seules 2 ont fait mieux en décrochant le graal, soit 17% des 12 postulants ! Ne pas prendre cela en considération serait prendre le risque d'une analyse en décalage avec la réalité qui conduirait à de mauvais choix.
Sauf erreur de ma part, Vannes a perdu à Lille, à Limoges et fait match nul à Rouen, ce qui ne dénote pas une supériorité incontestable sur la phase qualificative en comparaison au RCME qui n'a perdu que deux fois. La différence au tableau provient essentiellement de l'effacement de la victoire de Massy à Chalon et de celui de la défaite de Vannes à Lille. L'écart au classement qualificatif n'aurait été sinon que de 1 point (3 BO de plus pour le RCV versus 2 points de perdus pour le match nul). On est bien placé à Massy pour savoir l'importance décisive d'une demie retour à la maison (les 2 montées ont été gagnées dans ce cas, les 2 perdues dans le cas inverse). Difficile d'enchaîner 4 matchs référence en 4 week-ends après une saison gruyère. Et en particulier de digérer en une semaine le choc contre l'USON où il a fallu se transcender physiquement pour tenir. Bref, si ce n'est sur la fin de la seconde mi-temps retour, on ne peut pas dire que le parcours des Vannetais ait été si supérieur à celui des Massicois. Ils n'ont pas volé leur montée (certes non), mais le jeu des compositions des poules et des forfaits a joué en leur faveur, les mettant en meilleure situation pour les 2 matchs décisifs avec ce calendrier particulier.
Ce qui est certain, c'est qu'après les cinq dernières saisons pendant lesquelles on s'est appuyé sur un groupe assez stable, il y avait besoin de rajeunir ou de renforcer certains secteurs qui en avaient fait la force. Evidemment, cela sans trouver d'artifice financier qui peuvent éclater comme des bombes à retardement (ou des "flash" ball
), et donc sans disposer des moyens budgétaires permettant de faire vivre correctement l'ensemble des équipes du club et de bâtir un groupe suffisamment dimensionné en qualité et en quantité de façon à présenter plus de garanties quant à la perspective de remontée immédiate.
De ce point de vue, on peut dire que le recrutement sans gros moyens a été positif mais que certains paris sur des joueurs espérés à fort potentiel n'ont pas été couronnés de succès. Parmi les réussites probantes qui me viennent à l'esprit : Matt Dobson, Lucas Cazac, Clément Ancely, Louis Grimoldby, Baptiste Delage, Benjamin Dumas pour n'en citer que 6. Parmi les déceptions, avant tout Luciano Leibson, annoncé comme très fort pilier droit mais que sa blessure a rendu inopérant, tout en empêchant le club de se retourner vers une autre piste en n°3 (et on peut remercier platement Davit d'avoir réussi à sortir 30 minutes de première bourre pour son dernier match). A ces recrues se sont adjoints de bien beaux Espoirs, Elyes à chaque apparition, Mathieu (quelles 10 minutes de feu à Vanne), Jawad... Dommage que les circonstances (incertitude du classement de sortie) ait rendu le staff probablement un peu frileux quant à la sélection d'autres très jeunes qui ont parfois pointé le bout du nez avec réussite (Youri, Antoine A., Steven, Gabriel...) quand ils ont enfin été alignés. Enfin, on peut penser qu'il aurait été positif de donner du temps de jeu à Wilfried ou Dylan qui présentent tous deux de belles qualités de défenseurs, à Aubin qui n'est pas en reste dans ce domaine... De "tester" Maxime en 8 quand il a été visible que certaines recrues ne s'imposaient pas à ce poste, de voir Antoine S ou Alexandre...
Quant à la prochaine saison, eh bien justement cette analyse contrastée me fait hésiter sur la marche à suivre. Si la formule du championnat change et qu'est constituée une poule de candidats jouant la montée, il faut savoir si avec les 4 recrues déjà annoncées, les "titulaires" qui resteraient et la fin du recrutement possible, il y aurait de quoi jouer la gagne, c'est-à-dire viser une victoire à chaque match en présentant donc un effectif permettant beaucoup plus de rotations dans le genre de ce qu'on fait pour un championnat marathon de type ProD2. Sinon, risque probable, autant recruter moins nombreux et fort, et tout faire pour garder le maximum de nos "pépites" en s'engageant également auprès d'eux à les faire jouer beaucoup plus massivement afin de viser la réussite pour les saisons suivantes. Si par contre la formule du championnat restait tout aussi plan-plan, serait-on capable de renoncer à étoffer un groupe "titulaire" pour injecter là aussi beaucoup de sang jeune ? La réponse à ces questions dépend sûrement d'abords de ce que les joueurs de l'équipe Espoirs (ou les jeunes déjà intégrés) ont eux-mêmes envie de vivre la prochaine saison... mais aussi de l'état d'esprit de nos partenaires en cette fin de saison.