Article des D.N.A
Dominé en conquête et dans le jeu, le RC Strasbourg a sorti un gros match en défense, ayant le mérite de garder son en-but inviolé. Encourageant et insuffisant à la fois.
En évoquant une répétition générale, on ne croyait pas si bien dire. « Ce n’était pas le thème prévu, mais on a eu droit à une séance d’attaque/défense », a lancé l’entraîneur Philippe Braem, sous-entendant qu’il s’en serait bien passé. Et donc, les Strasbourgeois se sont parfaitement préparés à ce qui les attend dans une semaine pour la reprise officielle à Lille, où il va sans doute falloir subir et tenter de résister comme hier.
Sauf que le contexte sera plus inhospitalier. À la petite centaine de spectateurs de Hautepierre succéderont plusieurs milliers de Nordistes dans le Stadium de Villeneuve-d’Ascq. Et pas sûr que les Lillois se montrent aussi stériles que les Burgiens, lesquels ont vendangé une flopée de surnombres en bout de ligne, évitant ainsi de saler l’addition.
À plus long terme, avec leur effectif peau de chagrin, Tisané et les siens ne pourront supporter semaine après semaine une telle débauche d’énergie pour annihiler les vagues adverses.
Hier, ils ont – déjà – forcé l’admiration en n’encaissant aucun essai. La volonté, la solidarité, l’état d’esprit constituent des vertus indispensables, mais le rugby ne peut s’y résumer, sauf à aller droit dans le mur.
On s’en est contenté en ce samedi qui compte encore pour du beurre, et alors qu’il manquait à l’appel Bronquard, Schoonbee, Gibson, Machu, Farmer, Caro, autant de titulaires en puissance.
D’aucuns annonçaient une belle doudoune face à un des ambitieux de la poule 1 de Fédérale 1, il n’en a rien été. Autant retirer le positif de la chose. À savoir cet esprit de corps, l’organisation défensive, l’attitude des recrues, visiblement fondues dans le moule, le talent de l’ouvreur Japie Naude, la prestation du pilier gauche Otto Rasch ou encore les promesses de la ligne de trois quarts, hélas à peine entrevues hier, vu le sevrage en ballons.
Tout ça pour se rassurer autant que possible, et c’est légitime. Mais pas question de se voiler la face. « Sans ballon, on ne peut pas gagner, reconnaît le coach. Nous avons été défaillants en touche et en conquête plus généralement, domaines dans lesquels il va falloir s’améliorer très vite. Nous ne pourrons pas nous permettre un mauvais départ dans la poule qui nous attend. Maintenant, nous faisons avec ce que nous avons »…
Bourg-en-Bresse, frustré par son manque de réalisme a assuré l’essentiel, à savoir une victoire des plus logique, grâce au 5/5 de son ouvreur Mathieu Chabaud, auquel ont répondu Japie Naude (1/2) et Guillaume Kriegel (2/2).