Christian Lavezard : « la priorité du club est de se reconstruire sur le plan financier »
Après une descente sportive en Fédérale 2 l’an dernier suivie dans la foulée d’une descente administrative en Fédérale 3, le Rugby Club d’Orléans tente de se refaire une santé financière. Pour combler le déficit, de gros efforts seront à nouveau nécessaires la saison prochaine. Deux postes, dont celui de l’entraîneur, sont sur la sellette.
Le redressement, c’est maintenant ? Après une annus horribilus en 2011-2012, avec une mauvaise saison sur le plan sportif ainsi que des problèmes de gouvernance et financiers, le RCO a vécu une saison 2012-2013 nettement plus sereine. Les problèmes sportifs et de gouvernance étant résolus, reste à se pencher sur le nerf de la guerre : les finances.
Et c’est là que le bât blesse. Contraint de faire des économies, le club pourrait être dans l’obligation de supprimer les postes de l’entraîneur Franck Cohen et du directeur du centre de formation. Rien n’est encore acté, et des discussions sont toujours en cours.
Mais l’avenir du club ne semble en tout cas pas devoir s’éclaircir à courte vue. Même si le président Christian Lavezard préfère voir le verre à moitié plein : «nous devions rembourser 250.000€ en deux ans, aujourd’hui, nous avons fait la moitié du chemin», affirmet-il. Le président va maintenant devoir continuer à mettre «toute son énergie» pour résorber d’ici la fin de la saison prochaine le déficit du club, et ce malgré la baisse des subventions publiques, due aux avances des collectivités de l’année dernière de 100.000€.
Et difficile pour le club de compter sur une augmentation du mécénat privé, situation économique et Fédérale 3 obligent, malgré des gros efforts dans ce sens depuis le début de la dernière saison. «il s’agit d’un travail de longue haleine et nous devons mettre les bouchées doubles. Actuellement, la priorité du club est de se reconstruire au niveau financier».
Pour y parvenir, le président n’a donc guère qu’un levier : «dépenser moins». C’est pourquoi, concernant le recrutement des joueurs, le club ne va «pas faire de folie» cette année encore. Ainsi, la plupart des joueurs de cette année, exceptés ceux qui, pour raisons professionnelles, doivent déménager, porteront à nouveau la prochaine saison les couleurs du Rugby Club Orléans. L’effectif va donc rester globalement stable et les joueurs recrutés seront d’anciens joueurs du club qui, par amour du maillot, reviennent pour donner un coup de main.
«Nous avons actuellement de bons contacts avec eux mais pour envisager un retour, ils devront se soumettre à nos conditions. Pour nous, ce qui est important c’est que notre masse salariale n’augmente pas», explique Christian Lavezard. D’où, également, l’épée de Damoclès qui pèse sur les deux postes d’entraîneur et de directeur du centre de formation...
Car pour sauver le club, il est impératif que celui-ci respecte les engagements qui ont été pris, notamment vis-à-vis des partenaires publics. «Nous voulons absolument tenir ces obligations», affirme le président.
Le redressement passe aussi par de bonnes performances sur le terrain et à ce niveau, Christian Lavezard estime que la saison des sins, aussi bien pour l’équipe fanion que les équipes jeunes, «est très positive. Avec l’équipe senior, dans laquelle il y avait cette année une ambiance saine et sereine, ce qui a peut-être manqué les années précédentes, nous terminons en 1ère place de notre poule et manquons la montée pour un point». Si le club visera toujours l’an prochain l’accession en Fédérale 2, Christian Lavezard n’ambitionne pas de rejouer à plus haut niveau tant qu’il sera à la tête du club : «en tant que membre du bureau en Fédérale 1, j’ai connu trop de soucis et je n’ai vraiment pas envie d’y retourner. Je pense qu’une ville de la taille d’Orléans mérite bien un club de rugby de Fédérale 2». Un avenir sportif avant tout conditionné par une amélioration au niveau financier.
La Tribune D'Orléans