Rodez 25 - Blagnac 18
M.-T. : 12-12. Arbitre : M. Charbas (Côte Basque-Landes)
Vainqueurs : 1E Favre Trosson (43) ; 1 T, 6 P Accorsi (6, 14, 21, 40, 59, 79)
Vaincus : 6P Gratton (12, 17, 36, 40, 48, 62)
Evolution du score : 3-0, 3-3, 6-3, 6-6, 9-6, 9-9, 12-9, 12-12, 17-12, 19-12, 19-15, 22-15, 22-18, 25-18
RODEZ : Lamprecht; Pratmarty, Kacharava (De Barros 55), Chaput, Favre-Trosson; (o) Accorsi, (m) S. Pages; T. Pages, Montet (Martin 67), Marechal; Kruzycki (Lacassagne 51), Myburgh; Podie (Salhi 51), Lozupone (Castan 51), Falieres (Piorkowska 46). Carton blanc : Falieres (38)
BLAGNAC : Tidjini; Sourouille, Delmas, J. Dalla Riva (Egea 60), Laguerre; (o) Gratton, (m) A. Dalla Riva; Guiral, Guffroy, Jouve; Meurin, Chenut; Nwesta Fotso (Etchegaray 62), Fuerte (Michalak 74), Esteban (Geremie 68)
Les Blagnacais pourront toujours se dire qu'ils auraient pu arracher le match nul dans les toutes dernières minutes, mais force est de constater que les promus ruthénois ont sacrément bien joué le coup pour cette première à Paul-Lignon.
En fait, si les banlieusards toulousains ont raté le coche, samedi dans l'Aveyron, ils le doivent certes à une mauvaise gestion de leurs temps forts, mais ce n'est pas tout, comme le soulignera Sylvain Dispagne. «Il y avait sans doute la place pour mieux faire, dira le coach blagnacais, mais notre indiscipline nous a coûtés cher. Surtout avec un buteur comme Jérôme Accorsi dans l'équipe d'en face»
Et c'est vrai que le canonnier ruthénois s'en est donné à cœur joie en réussissant six pénalités et la transformation du seul essai de la partie.
Si Blagnac doit impérativement se remettre au travail pour peaufiner certains réglages, les Ruthénois ne devront pas s'endormir sur ces premiers lauriers avant le prochain déplacement à La Seyne. Franck Maréchal et ses copains ne profiteront pas toujours de cadeaux, comme ceux offerts par Blagnac lors de ce premier choc. «Maintenant, on sait qu'on a beaucoup de travail pour améliorer la conquête, la mêlée en particulier, avancera Patrick Furet, l'un des entraîneurs aveyronnais. Heureusement, il y a une très bonne défense…» Mais le technicien sait aussi que sur la durée, on ne peut pas compter exclusivement sur les qualités défensives. même avec l'appui d'un buteur hors normes.
La Dépêche du Midi.
Rodez. Une victoire arrachée avec les tripes
Sentiments mêlés à l'issue de la victoire acquise contre Blagnac. Le premier sentiment était une satisfaction certaine. En effet, l'emporter face aux banlieusards toulousains dont le collectif est une valeur sûre de l'élite amateur et empocher les points de la victoire sont de très bonnes choses. Le test a été réussi et les joueurs ruthénois ont pu se rassurer : ils tiennent la route.L'autre motif de satisfaction est la manière. Comme l'a souligné Sébastien Pagès, le demi de mêlée du Stade, c'est avec les tripes que Rodez a pu et su arracher la victoire. Les Ruthénois, portés par la botte d'un Jérôme Accorsi qui a inscrit vingt points, permettant aux siens de toujours faire la course en tête, ont manifesté un enthousiasme dans un match de début de saison où, des deux côtés, il y eut beaucoup de déchets. Côté ruthénois, la fébrilité était évidente et les fautes de main ont été nombreuses. «Le stress du baptême du feu», commentera Patrick Furet, l'entraîneur des Aveyronnais. «Le manque d'automatismes», ajoutera Franck Maréchal, le capitaine de l'équipe. Et «la rosée qui rend le ballon glissant», détaillera Sébestien Pagès. Quoiqu'il en soit, l'équipe ruthénoise a crânement joué sa partition, chacun défendant comme un lion. Cette volonté de défendre s'est manifestée en toute fin de partie. Il restait quelques minutes quand Blagnac a jeté toutes ses forces dans la bataille pour tenter de faire sauter le verrou et de revenir. Bousculés, malaxés, piétinés, les locaux, arc-boutés sur leur ligne, ont vaillamment repoussé les assauts haut-garonnais. D'où la frustration des visiteurs et la mêlée confuse et houleuse qui a suivi le coup de sifflet libérateur de l'arbitre. La vaillance, l'abnégation et la solidarité sont très révélatrices d'un état d'esprit salué par l'entraîneur adverse.Ces sujets de satisfaction sont cependant battus en brèche par des aspects plus négatifs, qui ont tempéré la joie des vainqueurs. Largement renouvelée, l'équipe aveyronnaise manque à l'évidence d'homogénéité et de vécu collectif. Il faudra du temps et l'on veut croire que l'accouchement dans la douleur de samedi soir va apporter une grosse contribution. Franck Maréchal ne s'y est pas trompé : «C'est dans les matchs compliqués que les groupes se construisent.» Négatif encore: la conquête. La touche a été déficiente et la mêlée a été souvent sanctionnée, fautes nourrissant le pied du buteur adverse. Joueurs, staff et encadrement ruthénois savent qu'il y a beaucoup de travail. Les premières lignes vont devoir se parler, le pack devra se solidariser pour une poussée efficace, alors que le renfort d'un pilier droit, international canadien, est imminent. Mais il sera tellement plus agréable et confortable de bosser dur avec une victoire au compteur. Elle a gagné et il ne faut pas bouder ce plaisir.