Toutes les religions contiennent en germe l'intolérance si dans leurs enseignements le prosélytisme est encouragé, à un degré ou à un autre. Ce n'est pas une phrase toute faite, mais une vérité que l'on peut facilement toucher du doigt. Pourquoi? Parce que le prosélytisme est l'attitude consistant à penser que l'on a raison et que l'autre a tort, que l'on a une connaissance que l'autre n'a pas, et que le bien consiste à amener l'autre à son point de vue. En cela le prosélyte, quelque soit son degré sur l'échelle, nie à l'autre sa personnalité, c'est à dire son droit, sa capacité à avoir aussi raison. Même si le curseur du prosélytisme est bas c'est la première porte sur l'intolérance.
A partir de là nous pouvons regarder quelles religions aujourd'hui tente de convertir l'autre à sa vision. Le christianisme l'a toujours fait et a vu l'apogée de son délire avec l'inquisition, pas si ancienne que certains le pensent. L'islam le pratique aujourd'hui, et dans ses rangs certains en font un objectif basique, des propos récurrents faisant de notre pays un futur califat, ou à un degré moindre une terre d'expansion.
Cela ne signifie pas que tous les adeptes soient des personnes violentes, ayant déjà intégrées dans leur façon d'être le passage à l'acte, loin de là, et d'ailleurs ils sont nombreux à condamner les actes de barbaries, mais je rejoins Armand dans sa crainte légitime, car les foules passives sont en fait déjà des personnes conditionnées (dans toutes les croyances) , et le conditionnement à une foi, une doctrine, entraîne des façons d'être de suiveurs et non plus d'êtres libres et pensant par lui même. La soumission des femmes, la soumission des dessinateurs, sont des dénis à la liberté fondamentale que chacun est en droit d'exiger.
Alors que faire? Stigmatiser les populations? Sans doute improductive comme solution.
Une piste légitime est alors de vérifier si notre constitution remplit son rôle sur cette question. Et lorsque l'on y regarde de plus près il ressort qu'elle mériterait sans doute une nouvelle rédaction. La liberté de religion et de culte n'y est définie garantit qu'en termes vagues, manquant cruellement de précision, et c'est dans ce manque de précision que se situent les faits répréhensibles.
Nous devons évoluer vers une définition de la liberté de religion dans le rédigé constitutionnel qui aurait alors à peu près la formulation suivante:
- La liberté de religion est garantie
- Elle inclue la liberté pour les croyances de s'établir, de prospérer, de fonder des groupements, dans le respect des lois en vigueur.
- Elle inclue la liberté pour les citoyens, sans distinctions de sexes, ni d'âges, d'adhérer ou ne pas adhérer à une croyance, de quitter une croyance pour une autre, ou de n'avoir ou ne plus avoir de croyances de quelles sortes que ce soit.
- Les pratiques religieuses recommandées par une communauté ne peuvent être imposées à leurs adhérents, qui ont à titre individuelle la liberté de refuser toutes pratiques qui n'auraient pas leur agrément personnel.
- Les religions et structures religieuses installées sur le territoire national respectent l'égalité des sexes et reconnaissent le droit de la loi à sanctionner toutes discriminations basées sur l'appartenance à un sexe ou à l'autre, les lieux publics et privés ne peuvent en aucun cas être différentiés entre l'un et l'autre sexe, sauf nécessité prévue par la loi.
- La loi sanctionne l'usage de la force pour faire adhérer à une croyance ou à une partie de la croyance, ou à une pratique. Elle sanctionne en outre l'usage de la force pour contraindre un citoyen à ne pas quitter un groupe, ou à lui occasionner toutes sortes de difficultés après qu'il ait quitté un groupe. Elle sanctionne les pratiques visant à isoler un citoyen de ses relations lorsque celui ci quitte un groupe.
Tous ces développements peuvent paraître à certains un peu lourd, redondant, inutile. En fait la loi française est très en retard dans la lutte contre le phénomène sectaire et la lutte contre les dérives de certaines religions relève du même domaine. Nous devons nous doter d'un outil beaucoup plus opérationnel.
N'oublions pas que nous avons gagné la guerre. Nos ancêtres, notamment avec le siècle des lumières, qui faisait lui même suite à de nombreux siècles de résistances au christianisme, ont gagné la guerres sur l'inquisition. Aujourd'hui c'est une nouvelle inquisition qui s'élève face à la démocratie et qui par certaines pratiques (notamment contre les femmes) nie la victoire obtenue par nos ainés. En renforçant le rédigé laïc de la constitution nous remettrons chacun à sa place.
En parallèle nous devons repenser la politique migratoire, non pas que l'étranger soit un criminel ou un bouffeur d'emploi, mais parce qu'il est indispensable que chaque peuple, chaque culture fasse sa révolution vers la laïcité. Or cette révolution vers la laïcité ne peut prendre que sur les terres d'origine de chaque population. La situation actuelle faite de complaisance américaine pour des régimes tordus, ou pour la colonisation de la palestine par israël, entraine un sentiment de rejet de toutes interventions de l'occident en même temps qu'une part de ces populations pour des raisons économiques vient vers nous. Cette apparente contradiction empêche en fait toute possibilité d'évolution rapide des sociétés en locale, et tant que les sociétés n'auront pas évoluées en local vers la laïcité leurs représentants émigrés dans nos pays n'évoluerons pas non plus vers davantage de laïcité.