Qui n'a pas hurlé sur son canapé lorsque Dupont s'est blessé ? Qui n'a pas pensé : ça y est on est mort ? Là, on s'est dit que le 7-1 de Galthié allait se transformer en 7-1 au nombre d'essais pour l'Irlande.
Lorsque la France marque le premier essai, un ancien étudiant m'appelle pour me dire : Je te l'avais dit, il y a une équipe sans Dupont et une équipe avec Dupont. Et alors, Charles, tu l'as ramènes moins maintenant !
Franchement, je n'étais pas fan de Maxime Lucu. Je lui préférais Baptiste Couilloud puisque j'habite dans la région Lyonnaise. Donc effectivement, c'est un avis totalement subjectif qui ne repose strictement sur rien. De surcroit, je ne regarde que rarement le Top 14 et donc les performances de Bègles-Bordeaux ne me sont qu'étrangères.
Maxime Lucu, je ne le connais donc qu'à travers ses prestations en équipe de France. Et franchement, jusqu'à présent, je pensais qu'il était un protégé de Fabien Galthié au détriment de Serin, Couilloud ou Le Garrec. Pas emballé face à l'ovni Dupont, capable d'éclairs de génie, de nous faire vibrer et surtout de faire peur aux adversaires.
Sa prestation de samedi a été magistrale. Il nous a écrit une partition très rare dans ce sport. Il n'a fait que des bons choix et puis ses ogives pour renvoyer les Irlandais chez eux étaient dignes des coups de tatane de Statham.
Rentré à la 29ème minute alors que le XV de France avait pris le score, il a vu ce qu'il s'était passé depuis le début du match et franchement on aurait pu comprendre une certaine crainte face à la situation. Des charges brutales contre une défense dense face à la danse Irlandaise. Des difficultés dans le dernier geste et un essai opportuniste contre le cours du jeu.
L'opportunisme, c'était surement ça la clé. Depuis l'arrivée de Galthié, les bleus ont retrouvé leur flair, le French Flair. Celui qui les rend imprévisibles, audacieux et dangereux. La seconde mi-temps en allait être la démonstration. Cette équipe là a fait le deuil de la coupe du monde. Elle a mal attaqué son tournoi, mais a montré sa capacité à réagir. Maxime Lucu en est l'exemple parfait. La doublure devient l'inspiration.
Alors oui, j'ai revu ma position sur Lucu. Il a une gueule, il a eu une opportunité dans un contexte très difficile et particulier et a fait le job au-delà de ce que l'on pensait et il est fort possible que sa saison soit historique, que ce soit en club ou bien en équipe de France.
On prend rendez-vous ?