Claude a écrit :Jupiler a écrit :Moi perso, je veux bien que les gamins sachent faire du crochet ou du tarot quand on arretera d'avoir 15% d'illétrés en fin de CM2... je m'en branle que mon gamin fasse du sport ou autre activité... puisqu'il en fait en dehors de l'école. je préfererai que ces 3h servent à apprendre à lire, écrire, compter aux enfants en difficulté...
Sauf que ça ne marche pas comme cela. Que ce qui compte c'est la qualité de l'enseignement et non sa quantité.
Qualité liée à la formation des enseignants, aux conditions d'enseignement, aux rythmes, aux programmes.
Dans notre école, nous avons essayé de penser aux enfants. Nous travaillions déjà le mercredi ayant refusé la "réforme" Darcos de la semaine de 4 jours.
Nous n'avons pas souhaité libérer les élèves plus tôt mais voulu aménager le temps du repas pour que les élèves aient un espace de tranquillité et de calme à ce moment de la journée. Pas de grands projets après le déjeuner mais du temps pour soi, pour être tranquille, buller, rêver.
L'école va de 9h15 à 12h15 et de 14h30 à 16h 45 avec des APC organisées par les enseignants le lundi et le mardi de 13 h 50 à 14 h 20.
Bref ce dispositif a été loué par les services départementaux qui suivent cela. Nous sommes une petite structure où c'est assez facile d'autant que parents élus et enseignants sont solidaires.
Mais entre temps le DASEN du Jura a décidé de fermer une classe, après la rentrée, dans notre RPI à 4 classes sur deux villages.
Résultat : 27 élèves en CE2 CM1 CM2 et 29 en GS CP CE1 dans ma classe. J'ai beau être expérimenté, plein de bonne volonté, avide de lectures pédagogiques, la qualité de l'enseignement va dramatiquement chuter dans ma classe qui rappelons-le est celle des apprentissages fondamentaux. En Finlande, la si bien classée, c'est le moment où les élèves sont 18 par classe avec un maître supplémentaire pour les écoles, de manière à traiter la difficulté au moment où elle apparaît afin d'éviter qu'elle ne devienne ancrée.
L'aménagement du temps que nous avions pensé est complètement mis à mal.
Alors merci M. Peillon mais vous êtes inatteignable quand de telles aberrations se passent dans les écoles françaises. Je ne vous remercie donc pas de la distance qui continue à vous rendre complètement étranger au terrain. Terrain dont l'expérience mériterait mieux que le mépris de la pédagogie et des conditions d'enseignement affiché par les sbires administratifs aveuglés par leur étroitesse d'esprit et peut être également par le montant des primes perçues pour tenir les objectifs de fermetures de classe. Sujet tabou, opaque dont on ne sait rien. Pire que la grande muette.
Le système est devenu monstrueux et abandonné à des maniaques de la calculette, des divisions d'élèves par des maîtres, de quotas insupportables. Tout cela est justifié par une équité dont les ressorts échappent à tout le monde.
On peut réformer les rythmes ( se pencher sur les vacances également) mais tant que les conditions d'enseignement seront telles que celles qui nous sont imposées, il est à craindre que la performance du système ne s'améliore pas.
Pour Jupiler, on peut se poser la question de ces activités proposées après l'école dans les "grandes villes". Tes enfants en bénéficient hors de l'école parce que tu leur offres ça.
Ce n'est malheureusement pas le cas de tous les enfants. La question est donc plus ouverte non ? D'autant que le temps scolaire n'a pas été modifié mais étalé autrement.
Sans vouloir Paul et Mickey, je crois que le problème va au delà du nombre d'élèves par classe, pour preuve, l'école de mes enfants où ils sont entre 30 et 35 par classe et ça n'empeche pas l'école d'avoir un taux de réussite de 100 % au brevet et au bac...
Ah oui, j'oubliais...petite précision qui peut avoir son importance :ils sont dans le privé...