olivier a écrit :Claude a écrit :Olivier il n'y a pas de génération méthode globale. Cette méthode a été utilisée de manière marginale.
Alors explique moi pourquoi nous avons une génération qui ne sait ni lire ni écrire. Exemple, j'ai un ami qui a 3 enfants, dont le dernier a un écart de 5 ans avec le 2°. Lui a été éduqué à l'ancienne, c'est à dire apprendre à lire, épeler et écrire les syllabes et les mots. Les 2 autres ont appris avec la reconnaissance visuelle des mots et travailler sur le sens de leurs assemblages.
A l'arrivée, le dernier écrit beaucoup mieux le français que ses ainés et lit de façon impeccable.
Même si la méthode globale a été utilisée de manière marginale, il y a un problème quelque part et si ce n'est donc la méthode, c'est donc l'enseignant qui n'a pas fait son boulot. Dans ce cas là, revoyons la forme de recrutement des profs et instits qui est basée sur leur connaissance et non sur les réelles capacités formatives de ceux-ci.
Un bon artisan qui a le savoir ne fera pas spécialement un bon formateur. En revanche, un formateur qui a les bons outils pour faire passer le savoir pourra former un bon artisan, le savoir-faire étant du fait de l'expérience de l'apprentissage apporté par le professionnel dans ce cas.
La querelle des anciens et des modernes n'est pas de mise je crois. Pas plus que celle des méthodes. Il n'y a pas de bonne méthode mais de bonnes manières d'enseigner qui supposent de varier les entrées, les supports, les méthodes pour s'adapter le mieux possible à chaque élève.
Il y a 60 ans, le taux de redoublement en CP était important car des élèves ne savaient pas lire à la fin de cette année scolaire. Le taux d'analphabétisme est le plus important aujourd'hui chez les personnes âgées, éduquées "à l'ancienne". Cela ne dédouane pas l'EN de ses manques d'aujourd'hui où il s'agit de faire réussir tous les élèves.
Je te fais part de mon expérience : il est indispensable d'apprendre à épeler, écrire les syllabes et les mots. Cela doit être fait tous les jours. Mais cela ne suffit pas. Il faut travailler la compréhension, faire comprendre aux élèves ce qu'il faut faire pour savoir lire. Il est important également que des mots soient reconnus globalement le plus rapidement possible : ces petits mots qui aident à la lecture : est-et-mais etc etc... Rien n'interdit de faire remarquer qu'on peut lire belle si on sait lire elle et qu'on a acquis le son b. Mais on ne doit pas faire que du visuel. Il est important lors de temps collectifs de lecture découverte, les élèves expliquent aux autres comment ils ont su lire un mot.
Je n'essaie pas de t'étaler une science mais de te dire que c'est complexe et pas lié à un bout de la lorgnette.
Il faut surtout mener cet apprentissage dans la confiance, le souci de tous, ne pas perdre d'élèves en route. Mireille Brigaudiot, une moderne de l'INRP, écrit dans ses ouvrages qu'il est indispensable de définir très rapidement dans sa classe les élèves prioritaires qui demandent davantage d'attention que les autres et de penser sa classe pour eux d'abord. Cela ne signifie pas qu'il faille oublier ceux qui galopent et niveler par le bas.
Dans ma classe, il y a 13 CP et 7 GS et il m'est facile de travailler dans cette optique d'autant que je suis les élèves sur 2 ans.
Il existe d'excellents supports modernes tels PHONO en GS qui travaille toute cette partie phonétique et aidé à comprendre le principe alphabétique.
MAis la dictée, la copie quotidiennes sont d'excellents outils.
Il faut donc des enseignants ouverts, armés pédagogiquement, didactiquement, en matière de gestion de classe.
Il faut travailler main dans la main avec les familles, expliquer comment on travaille pourquoi, se faire confiance.
C'est le regard sur l'élève qu'il faut changer arrêter de dire que tous doivent savoir lire à la fin du CP, se donner du temps, revoir les rythmes, la formation des enseignants.
Il faut rester humble à l'entrée d'une année de CP, même lorsque l'on a beaucoup d'expérience : on apprend pas à lire aux élèves, ce sont eux qui se saisissent de la lecture, notre rôle étant de donner les meilleurs outils à chacun d'entre eux.
n nouveaux élèves singuliers se présentent à nous en septembre.
J'ai 20 élèves. Ma classe correspond avec une classe de Saint Claude de 27 CP. C'est plus dur à 27.
Je ne connais pas le contexte des enfants de tes amis. Ils ont peut être été mal étayés, mal conduits. Je n'en sais rien.
Voilà j'ai été long un peu trop sans doute.
Dernière modification par Claude (25/11/2012 18:27:26)