Lu sur le site officiel de la Section Paloise
[size=15]C'est grave docteur ?[/size]
Cela devait être l’apothéose, le fameux « grand » chelem, 5 victoires sur les 5 matchs de ce bloc, était à portée de main pour les palois. En recevant Carcassonne, les béarnais avaient l’occasion de continuer leur série de victoires et pouvoir se rapprocher du podium. Au lieu de ça, ce sont les carcassonnais qui reviennent à 3 petits points d’Aurillac et surtout 5 de Lyon, seul leader ce soir en attendant le match d’Albi demain.
Pourtant, tout avait bien commencé pour les palois avec un début de match équilibré. Si Carcassonne contrôle le ballon dans les premiers instants de la partie, l’équipe n’est dangereuse que par les éclairs de son ailier Lazzarotto, bien contré par la défense paloise. Une défense qui amène le premier essai palois par son capitaine Puyo. Tout de suite dans le bain, les protégés des entraineurs Rey-Stoltz s’endorment trop vite sur leurs lauriers. Fromont est contré sur une tentative de relance au pied. La punition est convertie par l’intenable Lazzarotto. Une minute après l’essai palois, les deux équipes sont de nouveau à égalité. Les palois tentent de reprendre le contrôle de la partie, mais se heurtent à une bonne défense, mais surtout à leur maladresse. Ils trouvent l’ouverture sur une percée de Hough, qui fait rebondir le jeu sur l’aile avec Solofuti qui fixe deux défenseurs et transmet à Choirat qui aplatit de justesse dans l’en-but alors qu’il était à la lutte avec le défenseur.
Les quinze dernières minutes de la mi-temps sont très agréables à voir tant le ballon passe d’un côté à l’autre sans tomber trop souvent des mains. Les carcassonnais reviennent à 2 points à la mi-temps grâce à la première pénalité d’un match qui n’en comptera que deux transformées. La Section a dans l’ensemble dominé, mais a fait un cadeau qui laisse les audois dans le match. Ce qu’ils vont vite regretter.
Une mi-temps en enfer
Car l’entame de seconde période est très difficile pour les palois. s’ils ne sont pas véritablement dominés dans les débats, ils commettent d’entrée un très grand nombre de fautes de main. Ce qui les empêche de produire du jeu, et met leur adversaire en confiance. Les hommes de Christian Labit jouent de plus en plus sur les côtés des regroupements et au pied pour mettre les arrières blanc sous pression. Les palois bafouillent leur rugby et sont pris dans l’agressivité. Rosalen profite d’un hors-jeu palois pour mettre son équipe dans la position du leader. A partir de ce moment-là, les palois ne voient plus le jour. En plus des fautes de main, ils vont commettre des erreurs de jeunesse. Et cela par l’intermédiaire du plus expérimenté des béarnais, Clément Fromont, qui, pour la deuxième fois du match, se fait contrer sur une nouvelle relance. Et c’est le centre Le Bouhris qui a pris la suite de Lazzarotto pour planter l’essai qui va plonger les locaux dans le trou noir.
A partir de ce moment, on ne voit plus que du jaune sur le terrain, notamment le huit de devant qui prend le pas sur son homologue. Plus agressifs, plus disciplinés, les audois multiplient les temps de jeu et les départs petit côté, et fatiguent leurs adversaires. C’est là qu’arrive le coup de poignard fatal aux béarnais. Quatre avants sont remplacés, et dans la minute qui suit, c’est le talonneur remplaçant, Sidobre, qui plante l’essai du chaos, dans tous les sens du terme. Les avants palois boivent le calice jusqu’à la lie avec un essai de Jeannard, amené par ton son pack derrière la ligne. Pendant les dix dernières minutes, les visiteurs tentent de planter un cinquième essai, synonyme de bonus offensif, à l’extérieur qui plus est. Et c’est sur la dernière tentative jaune, alors que la sirène vient de retentir, que le jeune Bonnet surgit pour donner la seule note positive à cette fin de rencontre. Un dernier essai qui permet d’alléger une addition tout de même salée.
Au-delà du résultat, critique dans la course aux demi-finales, le manque de réaction dans les vingt dernières minutes interpelle sur la capacité du groupe palois de se dépasser. Ces jeunes joueurs sont retombés dans le même piège qu’Albi. L’apprentissage risque d’être plus long que prévu…
Les essais à la loupe :
11ème : balle de récupération sur un en-avant carcassonnais, Solofuti crée un point de fixation, le ballon gicle vers l’aile droite où les blanc sont en surnombre. Fromont joue un 2 contre 1 d’école avec Puyo qui va entre les poteaux. Transformation Hough.
12ème : suite au renvoi, le ballon revient dans le camp audois. Rosalen tape une chandelle. Fromont récupère et veut relancer au pied, mais il est contré par Lazzarotto qui prolonge jusqu’à l’en-but. Transformation Rosalen.
25ème : Sur un dégagement de Carcassonne, Hough récupère et slalome au milieu de la défense jaune. Le jeu rebondit sur Solofuti qui fixe deux défenseurs et transmet à Choirat qui dans la lutte avec le défenseur aplatit. Non Transformé par Hough.
55ème : coup de pied de Carcassonne, Fromont récupère et transmet à Dumora. Point fixation, Fromont sort la balle et veut dégager, mais il est contré par Le Bourhis qui va à l’essai. Transformation Rosalen.
65ème : sur une nouvelle séance de pick-and-go, le paquet d’avants jaune franchit la ligne, après consultation de l’arbitre d’en-but, l’arbitre central accorde l’essai à Sidobre. Transformation Rosalen.
70ème : touche à 5 mètres de la ligne, les avants audois sont sur un nuage et vont ensemble derrière la ligne. Non transformé par Rosalen.
80ème : dernière attaque jaune, la défense palois ne craque pas, et sur une attaque au large, Bonnet intercepte, et au bout de 80 mètres va marquer. Transformation Hough.
Réactions d’après-match :
Bernard Pontneau : « Je suis le premier supporter de mes gars et je comprends qu’on puisse être fatigué en fin de bloc, mais le manque de réaction dans les 20 dernières minutes m’a fait de la peine, pour le public et les entraineurs. Ce soir, on a joué à l’envers, avec tous ces en-avant dans nos 22, les joueurs n’ont pas respecté les consignes. La seule note positive que je garde c’est qu’on a réalisé un 4 sur 5 sur ce bloc ».
Gregory Puyo : « Même si on a le potentiel pour faire quelque chose, nous sommes ce soir une équipe moyenne de ProD2. Ça été une grosse souffrance, mais on va réagir. Le prochain bloc est difficile, mais il faudra faire face ».
Joël Rey : « C’est une désillusion. On a fait trop de cadeaux : 2 essais, 2 pénalités. Sur la deuxième mi-temps, je n’ai rien vu, on n’a rien fait, zéro ballons. Toutes les équipes qui viennent ici aiment bien nous contrer. Le tournant du match vient lorsque l’on prend 14 points, alors qu’on est pas vraiment malmené. Et avec 20 points d’écart, on a baissé la tête. J’ai déjà eu honte à l’extérieur, mais en 3 ans à la Section, c’est la première fois que j’ai honte à domicile, on avait pas le niveau de la ProD2. On s’est mis en danger nous-même ce soir ».
Maxime Bapsères
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