Arbitrage dans le rugby : le bal des faux-culs

Les donneurs de leçons en tous genres

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Pratiquement une semaine après la fin de la coupe du monde de rugby 2023, l'arbitrage fait toujours parler. Cette manifestation a été positive sur bien des points, comme la fréquentation des stades, les audiences TV et l'engouement général.

Mais elle a été, et ce, dès le début, sujette à polémiques en terme d'équité d'arbitrage. Face à ces constats, la position des dirigeants a été souvent dédaigneuse, préférant s'intéresser au traitement fait aux arbitres sur les réseaux sociaux. En aucun cas, nous justifions ces comportements outranciers, déplacés que sont les menaces de mort, insultes et harcèlement. Celà devrait être pris très au sérieux et les fautifs, au même titre que l'on est interdit de stade, devraient être interdits de réseaux sociaux.

Néanmoins, il faut se questionner sur la situation. S'il y a tant de reproches, ce n'est pas anodin.

Les donneurs de leçon

La première chose qui a surpris tout le monde, c'est la position de World Rugby qui explique que le commun des mortels ne comprend rien aux règles et qu'il faut faire preuve de pédagogie. 

Le problème est que le commun des mortels connait les règles principales et trouve que certaines décisions sont vraiment bizarres. Par exemple. On nous dit que Cane mérite son carton rouge en finale. Ok, la tête du joueur Sud-Africain arrive pratiquement de trois-quarts sur l'épaule du joueur Néo-Zélandais et il est décidé qu'il y a jeu déloyal élevé. En quart de finale, Etzebeth arrive sur Atonio tête en avant et tape la pommette avec son crâne. En quoi, ce jeu déloyal est-il moins élevé que la faute de Cane, dont le placage semble beaucoup plus maitrisé que celui d'Eben Etzebeth.

Et c'est là que la magie opère. C'est laissé à l'appréciation de l'arbitre. Mais appréciation de quoi ? Coup de tête dans la pommette. Au lieu de penser jeu déloyal, on devrait penser intégrité du joueur et faire en sorte qu'un coup dans la tête, c'est dehors.

Fédération Française du Rétropédalage

Ensuite, nous avons eu France Rugby et son président, Florian Grill qui a rabâché à tout va dans les médias que nous avons 2700 arbitres et que nous en avons besoin de 3300 pour assurer tous les matches. Il précise que critiquer l'arbitrage à la coupe du monde ne va pas arranger ça.

Bon, c'est quand même infantilisant comme réaction car ce n'est que la conséquences de deux facteurs. Le premier, nous l'avons évoqué plus haut sur le fait qu'un arbitre interprète les règles.

Ensuite, ce n'est pas à cause de la critique des arbitres en soit qu'il y a un déficit d'arbitre, mais bien parce qu'au sein de la plupart des clubs, c'est un engagement qui trouve difficilement preneur. 

Ce phénomène, on le retrouve dans tous les sports et la principale cause, ce sont le éducateurs et les parents. Que ceux-ci arrêtent d'invectiver les jeunes arbitres pendant les weekends. Les arbitres sont bénévoles et font ça pour rendre service. Ce ne sont pas les professionnels avec qui ont peut avoir plus de rigueur. 

Ça commence là. Alors reprocher au public de critiquer des décisions qui semblent injustes, c'est humain. Insulter des arbitres sur les bords des terrains, c'est malsain. Que l'on commence à mettre les ?valeurs? du rugby là où l'on a le plus de chances d'obtenir de nouveaux arbitres.