Fédérale 3 2023 : c'est caca

Je suis d'accord avec Ovale Ensemble qui s'intéresse enfin à l'essentiel

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Comme vous le savez, je trouve la réforme des compétitions mal faite. Pire, j'y vois une certaine manipulation de certains qui sous couvert de changements de nom vont faire croire que la Fédérale 1 est toujours la Fédérale 1 et que la Fédérale 3 est toujours la Fédérale 3. En réalité, la Fédérale 1 est anciennement la Fédérale 3, mais avec moins de clubs. J'imagine des clubs qui avaient un projet construit pour rejoindre le monde professionnel, il y a 2 ans de plus à prendre en compte, de quoi vous calmer. 

En vérité, nous sommes passés de 11 à 10 divisions, ce qui en soit n'est pas une révolution, mais plutôt une réflexion sensée, mais pas assez poussée pour redonner de l'intérêt aux petites divisions. L'idéal aurait été de n'avoir 3 divisions de séries comme c'est le cas, mais en étant les 6, 7 et huitièmes divisions plutôt que les 8, 9, 10. C'est important pour la répartition géographique qui est la clé de la survie du rugby.

La fédérale 3 devient donc une usine à gaz et reprend toutes les recettes qui ont fait dériver la Fédérale 1 en 2006 avec un championnat en deux temps.

Fédérale 3 à 2 vitesses

Au départ, nous aurons 180 équipes. En janvier, il n'y en aura plus que 48. Les autres ne sont plus invités en championnat de France. Quand on sait que statistiquement, la Fédérale 3 était la seule division fédérale où un sixième de poule pouvait se retrouver champion de France, on flingue le système. 

L'idée est de faire une première phase jusqu'en Janvier. A ce moment là, les premiers et meilleurs deuxièmes joueront la Fédérale 3 et les autres la descente en Régionale 1. Vous voyez le problème ? Votre avenir se joue sur 4 mois. Il y aura des clubs ambitieux certes, mais pour la plupart en Fédérale 3, la saison sera déjà jouée avec un maintien assuré ou bien elle commencera en janvier pour se maintenir.

La création du déséquilibre

Contrairement à ce que l'on pense, la Fédérale 1 et la Fédérale 2 étaient des championnats équilibrés par rapport aux autres championnats. Le problème ?est que quelques équipes de Fédérale 1 qui étaient au dessus du lot ont demandé leur propre championnat : la Nationale. Arrive le covid, et les clubs de Fédérale ne peuvent plus jouer. Les clubs de Fédérale 1 qui étaient suffisamment structurés ont demandé à pouvoir jouer en Nationale parce qu?ils se considèrent comme semi-professionnels aussi : on crée donc la Nationale 2.

De ce fait, on a gonflé les Fédérales 1, 2 et 3 et on a donc renforcé le déséquilibre dans ces divisions qui sont devenues les cinq, six et septièmes niveaux. Comme par hasard, le cinquième niveau, la Fédérale 3 avant Covid, connaissait des problèmes de déséquilibres, dus probablement à l'incapacité de pouvoir survivre pendant 22 journées. Si c'était une demande des clubs sous l'ère Murie, il s'avère que ce n'était pas la bonne solution. Pire, les réserves de Fédérale 3, l'Excellence B a connu un record de forfaits et des scores à gros écarts. 

Aujourd'hui, on a juste déplacé le problème et on n'a pas répondu à la question essentielle : comment créer de l'intérêt dans les divisions régionales ? Beaucoup de clubs déclarent forfaits par manque de compétiteurs et au final certaines équipes ne jouent pas.

Cette réforme globale est basée au départ sur une erreur d'appréciation : assurer des accessions sans rétrogradations. Lorsque j'avais affirmé que cette idée de Fédérale 1 à 60 clubs était le préambule à une Pro D3, on m'avait ri au nez. Aujourd'hui, on a ce que certains voulaient : une Fédérale 1 réduite à 14 clubs que l'on appelle Nationale, une Fédérale 2 à 24 clubs que l'on nomme Nationale 2 et une Fédérale 3 à 48 clubs qui devient miraculeusement la Fédérale 1.