Le rugby est malade et est devenu gangréné par les transgressions en tous genres. Drogue, harcèlement, sexisme, violence, irresponsabilité, triche, la liste est cette année comparable à une liste de course pour famille nombreuse le premier samedi du mois. La fédération ne semble pas s'en charger correctement.
Les violences sont légions au mois de mai
Pro D2, Fédérale 2, Régionales, et dernièrement chez les jeunes en cadet, on rapporte des bagarres qui dépassent l'entendement. Des supporteurs violents, des joueurs qui vont en découdre dans les tribunes, des éducateurs qui frappent un arbitre, on a l'impression que le rugby est devenu un exutoire à débiles tant le ballon ovale se retrouve dans les faits divers.
La violence dans le rugby, ce n'est pas nouveau. Déjà sur le terrain, il y a toujours eu de la mailloche, ce qui donnait un certain côté terroir, voire une connotation folklorique en expliquant que ça fait parti des fameuses valeurs. On réglait ça entre nous.
Aujourd'hui, on a franchi un cap. Ce qui était un échange de bouffes par le passé, est devenu pratiquement de l'ultra-violence. A tournefeuille, un éducateur de Montréjeau a asséné un coup de poing à la tempe d'un bénévole de 63 ans, lui faisant perdre conscience. Il l’a frappé au sol jusqu’à ce que des personnes interviennent. Tout ça pour une histoire de faute qui aurait du être sifflée. A Captieux, une troisième mi-temps dégénère entre deux équipes cadet, un jeune homme de 19 ans a reçu des coups de pied au visage.
Cela s'ajoute à ce que l'on a vu lors de l'access match de Pro D2 entre supporteurs Grenoblois et Perpignanais, ou encore en Fédérale 2 entre Annecy et Pézenas.
Tout ce travail effectué par des bénévoles pour éduquer dans le respect se prend des piqures de rappel sur la société actuelle et le fait que l'on se croit tout permis.
Les décisions fédérales incompréhensibles
Ce qui est intéressant, c'est que des sanctions, il y en a. Les commissions de discipline et d'appel tournent plein pot. Néanmoins, dernièrement, ce qu'il s'est passé sur le match Annecy-Pézenas est totalement incompréhensible.
En premier instance, Pézenas a été disqualifié. Coup de théatre à 48 heures du match contre Saint-Girons, c'est Annecy qui s'est vu retirer le gain du match et la promotion en Fédérale 1. Pézenas a vu les 9 joueurs qui sont allés en tribune être suspendus. Bien sûr, les Languedociens n'ont pas existé face à Saint-Girons. Et le pire, c'est que le club refuse de monter en Fédérale 1, alors que les Haut-Savoyards, quelques jours auparavant, y acceptaient de retourner sans discussion.
Avec un tel revirement de situation, bien entendu, les supporteurs de rugby s'en sont donnés à cœur joie. Pour eux, les pontes de la FFR sont intervenus pour inverser la sanction.
Bien sûr, le président de la FFR a répété que ces deux commissions étaient indépendantes, même si elles sont gérées par la fédération. Cela renvoie au coup de téléphone de Bernard Laporte au président de la commission d'appel en 2017, où ses opposants, notamment Florian Grill, avaient clairement laissés entendre que cela avait influencé le verdict qui avait allégé la sanction du club de Montpellier.
Comme quoi, on peut changer les têtes, mais on ne change pas la perception que les fans de rugby ont pour les politiciens du rugby.
Une communication discrète et opaque
L'autre souci qui envenime les choses, c'est l'absence totale de communication sur les différentes sanctions par la fédération. Si elle veut affirmer son autorité, il faut qu'elle communique.
Dans le titre, je parle des bons, des brutes et des truands. Il semble que les bons, soient toujours les victimes collatérales de ce qu'il se passe. Prenons les exemples des rétrogradations qui ont été prononcées. Les clubs comme Chartres, Fréjus Saint Raphaël, le Bassin d'Arcachon, se sont déclarés surpris lorsqu'ils ont annoncé que la FFR les avait rétrogradés.
Sauf que dans le calendrier, la FFR prend la plupart des décisions pour le rugby fédérale en janvier, car ils ont tous les documents. Cela, permet au club de pouvoir lancer les recours avant les phases finales et ainsi, on ne perturbe pas le championnat. Toutefois, les réactions des clubs sont à la fois victimisantes adjointes d'un ton de surprise.
Dans la réalité, ce n'est pas vraiment ce qu'il se passe. Il y a des échanges en amont entre les clubs et les membres de l'A2R, il y a eu des plans d'accompagnement ou de redressement et lorsqu'il y a sanction, c'est que dans la plupart des cas, les clubs n'ont pas respecté leurs engagements.
Bref, que ce soir pour des violences, ou bien pour des rétrogradations administratives, les clubs qui pourraient en bénéficier ou qui ont respecté les règles sont toujours les dindons de la farce.
Il faut donc que la FFR instaure une transparence dans la communication de ses décisions. Les condamnations ne sont pas suspensives et cela permettrait de montrer l'argumentation qui a été motivée par les différentes commissions. De celà, nous pourrions enlever le doute de l'interventionnisme des élus et du fantasme du copinage pour aider certains clubs.
A moins que…