Florian Grill élu, et maintenant ?

67% pour faire quoi ?

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Félicitations à Florian Grill et son équipe pour cette élection qui lui donne enfin les pleins pouvoirs. Pouvoirs où l'on retrouve des anciens “barons” et d'autres qui vont suivre avec les élections de ligues, faisant craindre un retour à ce qu'il se faisait avant 2017.

Y-aura-t-il des consultations, des débats ? Les clubs seront-ils écoutés ? FRanchement je n'en sais rien. Didier Codorniou s'est saboté avec un programme qui n'apportait rien de nouveau et un revirement de ton en invectivant les représentants d'Ovale Ensemble, là où ces derniers comptaient le nombre de rencontres faites à travers la France.

67,22% d'attentes 

Mais quelles attentes ? Alors peut-être que ça ne concerne pas tout le monde, mais il y a surement des présidents qui ont été convaincus par le discours et le programme de Florian Grill. 

Son premier point est d'augmenter le nombre de licenciés et relancer le rugby par la base. Ok, noble idée qu'aucun de ses prédécesseurs n'a réussi à faire. C'est même l'inverse qui s'est produit à partir de 2012 avec deux facteurs importants. 50% d'augmentation des licences et 5000 matches supprimés toutes compétitions confondues. 

Le problème de son plan de relance, c'est de développer le maillage du territoire avec un argument : la proximité est le premier critère de la pratique pour les familles. 

Bonne volonté, mais mauvaise stratégie

Mais ce qu'il veut mettre en œuvre n'est pas raccord avec son argument : une subvention d'investissement pour les clubs et ce jusqu'à 50 000 euros afin de rénover les vestiaires, agrandir un club house, fermer la main courante, ect...

Et puis il nous parle de violence et d'un plan en 30 points, comme si la violence était le quotidien des clubs. Il ne faut pas la nier, il faut la combattre, c'est certain, mais dans le cadre d'une mission de séduction, mettre en avant cet argument n'est pêut-être pas l'arguement le plus pertinent.

Ensuite il veut remotiver les bénévoles avec une assurance responsabilité civile. Franchement, est-ce que les bénévoles pensent à ça ? Est-ce que c'est ce qui va les faire revenir ? J'ai un doute. La véritable raison est la démotivation, notamment à cause du manque de reconnaissance au niveau de son club. Donc là encore, c'est un combat de terrain, donner les moyens et ressources aux clubs afin de considérer au mieux leurs bénévoles. 

La réforme des espoirs qui donne le ton

Florian Grill parle de protéger les clubs amateurs en valorisant les clubs formateurs. Je veux bien, mais ils viennent de prendre une décision qui va mettre à mal les clubs formateurs au détriment des clubs professionnels. 

En effet, il a été voté que les catégories espoirs seraient liées au niveau des équipes premières. On revient aux “équipes 2” sans véritables enjeux, avec des forfaits, des scores à gros écarts et donc une perte de motivation qui mène souvent à l'abandon de la pratique. Tout ça pourquoi ? Parce que les clubs les moins aisés expliquent que ça fait des dépenses de transport en plus. Dans ce cas, pourquoi ne pas prendre le problème avec toutes ses composantes ? L'essentiel est-il de faire des économies de transport ou bien d'avoir un championnat avec des enjeux et attrayant ?

Par exemple, le dernier weekend en Excellence B, sur 72 matches joués, il y a eu 2 forfaits et 35 matches avec des bonus offensifs soient plus de 50% de déséquilibres. Des scores moyens de 34-11. Quel est l'intérêt sportif d'un tel championnat ?

En revanche, en Espoirs Elite, le score moyen est de 26-20 avec les meilleures équipes espoirs du Top 14 à la division Nationale. 

En conclusion, l'élection de Florian Grill est un plébiscite, ce qui va surement calmer les ardeurs et les conflits. Néanmoins, les questions se posent : va-t-on avoir une vraie refonte globale du rugby amateur afin e faire face aux enjeux de notre temps ? Est-ce que l'on va assister au retour des barons qui dictent leurs lois dans les ligues ?  Je n'en suis pas sûr.