Il y a quelque temps, j'ai pu rencontrer le vice-président en charge des compétitions, Xabi Etcheberry, lors de son passage à Lyon. Il avait eu vent du document collaboratif réalisé par RF. Je vous remets le lien pour consulter le document.
Lors de cette rencontre, il m'avait fait part de son désaccord lorsque j'avais écrit que la prise de pouvoir de Florian Grill serait probablement un retour aux vieilles méthodes, puisque ses soutiens, sont pour la plupart les perdants de l'élection de 2016.
Ceux qui me connaissent, savent que j'essaye d'apporter une réflexion sur l'organisation du rugby afin de trouver les meilleures solutions pour, à la fois rendre un championnat intéressant tout en tenant compte des contraintes économiques, administratives et environnementales. De ce fait, j'avais déjà fait part du risque de l'organisation des championnats nationaux et le resserrement des divisions fédérales.
L'espoir des espoirs en 2017
Les championnats espoirs ont toujours été un problème. Néanmoins, lors de l'arrivée de Bernard Laporte, ses équipes, dont je faisais parti, ont commencé à se poser la réflexion sur l'organisation des compétitions jeunes, souvent inadaptées et qui ne laissaient pas leur chance aux vrais clubs formateurs.
L'idée soutenue à l'époque était d'avoir un championnat espoir avec les clubs du Top 14 à la Fédérale 3 tout en assurant des promotions/relégations. Ainsi, les catégories espoirs (qui vont de 18 à 23 ans) devenaient un vrai enjeu de continuité de la formation et permettait aussi, de décelé des pépites plus facilement en ayant un panel assez large de clubs.
Les espoirs de clubs professionnels fonctionnaient déjà de cette façon. Thierry Murie, le vice-président en charge du rugby amateur, proposa cette réforme afin de remplacer les réserves par des U23 avec promotion/relégation. Seule la Fédérale 1 répondit favorablement à cette réforme. Il fut donc créé les espoirs Fédéraux qui avaient la possibilité de monter chez les espoirs accessions, voire Elite. C'est d'ailleurs ce qu'il s'est produit pour Narbonne, puis Rouen dont les deux clubs sont en troisième division mais avec des équipes espoirs qui jouent en première division.
Sur 20 clubs en espoirs Elite, il n'en a que 12 qui sont des clubs du Top 14, 6 sont de Pro D2 et 2 en Nationale. Cela prouve bien que chez les jeunes, le niveau de l'équipe espoir n'est pas lié à l'équipe 1 et ce, dans n'importe quelle division. On maintient une sportivité qui récompense la formation d'un club.
Sauf que
Le désespoir des espoirs 2025
La nouvelle gouvernance a décidé de revoir l'organisation des espoirs. Voici l'extrait de la nouvelle organisation tiré du livret des compétitions
5- ORIENTATIONS POUR LA SAISON 2025-2026
En raison de la réforme des compétitions espoirs, approuvée par le comité directeur de la FFR lors de sa séance du 4 juillet 2024, aucune relégation sportive n’aura lieu à l’issue de la saison 2024/2025.
Lors de la saison 2025/2026, les équipes espoirs des clubs de 1 ère et 2ème divisions professionnelles, ainsi que les clubs de Nationale, seront réparties selon le niveau d’engagement de leur équipe « UNE ».
Encore une fois, la gouvernance actuelle montre que sa seule vision du rugby est celle du passé. Celle où c'est l'équipe 1 d'un club qui décide du niveau des autres équipes. Et je suis sûr que le seul argument mis en avant est celui de coupler les déplacements pour les clubs à partir des divisions Nationales et Fédérales. INEPTIE.
Les clubs ne feront pas d'économie. Ils auront effectivement moins de frais de déplacements, mais ces économies permettront de payer les joueurs de l'équipe 1 afin d'être plus compétitifs. Les budgets seront les mêmes, les postes seront différents.
Cette réforme va renforcer le pouvoir des clubs professionnels au détriment des clubs semi-professionnels et amateurs. Narbonne et Rouen vont surement jouer les premiers rôles dans la troisième division espoir ou bien totalement laisser tomber la formation. Et dans le cadre d'un maillage du territoire, notamment en Normandie, c'est une catastrophe qui s'annonce.
Nous voulons une vraie réforme des équipes 2, espoirs ou réserves, par le simple fait que ces équipes, dans des championnats couplés aux équipes 1 n'apportent aucune réelle plus value.
Revoir les obligations et intégrer ces équipes dans des championnats existants avec des possibilités de progression et de relégations permettrait de renforcer la base de la pyramide et de faire baisser les couts globaux pour les clubs de façon efficace.
Mais pour ça, il faut une vraie réflexion en profondeur et non des retours vers le passé qui ont prouvé l'inefficacité sportive, jusqu'au point que les équipes nationales n'étaient plus compétitives jusqu'en 2017.