Surement un sujet polémique tant les enracinements dans la tradition sont profonds. Néanmoins, il est temps de revoir sa copie. Qui de Codorniou ou de Grill sera capable de lancer une réflexion de fond pour sauver le rugby d'en bas.
Parce que ne nous y trompons pas, le rugby en Régionale 3 est en train de crever et les seules solutions qu'on nous a proposé, c'est de remettre des titres en séries et de proposer des investissements sur les installations. Que l'on m'explique en quoi, ces reformouilles vont rapprocher les clubs des petites divisions.
n°5 - Les divisions Nationales
Commençons par la réforme Maurice. Cette réforme a été initiée au début du Covid et portée par quelques présidents de clubs de Fédérale 1. La première annonce a été catastrophique. Pas de relégation, mais des promotions. A l'arrivée, une désorganisation globale des championnats. Et donc, se retrouvant avec une Fédérale 1 à 60 clubs, un génie a parlé de la création de la Pro D3 déguisée : la nationale.
Créée en catimini, elle n'a pas trouvé que des volontaires, puisque Bourgoin Jallieu était classé 18ème national.
Le seul argument valide (tous les autres sont fallacieux), était de permettre à des clubs amateurs de pouvoir jouer pendant la crise Covid comme les professionnels.
L'année suivante, les laissées pour compte ont réclamé leur division Nationale. Ainsi, on se retrouve avec 38 clubs sur deux nouvelles divisions, au lieu de 1 avec 48 clubs. Quand on sait que 3 ans plus tard, on risque de fusionner ces deux divisions, quel en a été l'intérêt ?
Au-delà de ça, cette création a eu un impact énorme sur l'équilibre des sub-divisions. Si la Fédérale 1 ne s'en sort pas trop mal, la Fédérale 2 a vu un delta s'agrandir entre les clubs. En fédérale 3 aussi. L'effet boule de neige est allé jusqu'en séries qui ont été pillées de 38 accès initialement non prévus.
Et bien sur, la réforme de Fédérale 3 pour réinjecter 20 clubs en régions l'année d'après ne va pas améliorer les choses. de surcroît, ces deux divisions ont engendré une recrudescence des difficultés financières des clubs. Même si c'est de la responsabilité des dirigeants, l'environnement social et sportif joue un jeu non négligeable.
n°4 - Les Espoirs
Dans n'importe quel sport collectif, nous avons des progressions logiques avec des catégories échelonnées sur 2 ans. Que s'est-il passé dans la tête des dirigeants quant on a supprimé les U21 ? Il est resté des U23, catégorie qui s'échelonne sur 5 ans.
Il y a donc déjà un décalage entre les différentes tranches d'âge et donc l'expérience de jouer ensemble. A l'arrivée, nous pouvons avoir des équipes complètement déséquilibrées et des scores fleuves.
D'autre part, les espoirs fédéraux se sont vus réalignés sur l'équipe 1, empêchant ainsi les promotions vers les espoirs d'accession et élites.
Soit il faut repenser les championnats, mais les laisser indépendant de l'équipe 1, soit supprimer les espoirs.
n°3 - La Fédérale B
Sur 22 journées de championnat, savez-vous combien de journées se sont déroulées sans au moins un forfait (hors forfait général de Saint Claude) : 6. A chaque journée, il y a au moins un tiers des matches avec des bonus offensifs. Orsay / Amiens s'est terminé sur un score de 115-8. Si cela arrive en Fédérale 1, on vous parle de sécurité des joueurs et qu'il faut créer une nouvelle division, sauf qu'en Fédérale 1, ça n'arrive pas.
Les forfaits s'expliquent généralement par la difficulté d'avoir un groupe constant. Championnat sans enjeu, la motivation des joueurs n'est pas toujours au rendez-vous.
n°2 - L'Excellence B
L'Excellence B, c'est la Fédérale B en pire. 8 forfaits généraux, des scores moyens aux alentours de 30-10. C'est à dire que l'on gère les déplacements comme on peut.
D'autre part, des clubs peuvent se retrouver champions de France de Fédérale B et être rétrogradés en Excellence B l'année suivante : une aberration.
Bref, ça a toujours exister, et on ne se pose pas de question sur l'utilité. La seule chose qui est demandée, c'est que l'équipe reste jumelée à la une pour économiser des bus. Quelle belle motivation !
n°1 - Les réserves de Régionale
C'est l'Excellence B en pire. Là, on descend encore d'un niveau et malgré les obligations à avoir une équipe B en Régionale 1, c'est souvent un problème pour trouver des joueurs. D'autant plus que les jeunes peuvent avoir des championnats autrement plus intéressants à jouer comme les U18 ou U19 régionaux.
Prenons l'exemple de l'ARCOL dans l'Ouest Lyonnais. Le club est rétrogradé en Régionale 2 car forfait général en B. Mais les U19 viennent d'être champions du Lyonnais, Les M14 sont en Super Challenge de France et les Cadets Nationaux, certes en entente, mais qui sont allés en huitième de finale du championnat de France.
Il n'y a pas comme une erreur quelque part ?
En conclusion, quand on nous dit qu'il faut reconstruire la base, ces championnats pourraient être réformés et les équipes pourraient alimenter les championnats inférieurs. Plus de 500 équipes seraient alors reversés et permettre d'avoir une base solide.
Enfin, cela ne peut fonctionner que si l'on revoit les obligations. Celles-ci ne doivent plus être faites en fonction des compétitions de l'équipe 1, mais bien en fonction du bassin.