Le rugby veut moins de promotions

Et ça ne sent pas bon du tout !

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Il y a 3 ans, je décidais de quitter la fédération, un an après le départ de Thierry Murie avec qui j'ai pu travailler pendant trois ans. Trois années à côtoyer quelqu'un qui avait le rugby fédéral ancré dans son cœur.

Nous n'étions pas d'accord sur beaucoup de choses, mais nos échanges pouvaient nous faire grandir et comprendre les motivations de chacun. Thierry voulait maintenir la poule d'accession alors que je considérais que c'était une mauvaise solution pour les clubs. 

Nous avions aussi des points de convergence. L'un d'eux, bien identifié, concernait la date à laquelle nous allions connaitre les promus en Pro D2. Pourquoi ? Pour avoir les mêmes chances de recruter que les clubs professionnels et ne pas se contenter d'être des faire-valoir.

La saison 2015-2016 l'a montré

Ainsi, en 2016, Les promus en Pro D2, Vannes et Soyaux-Angoulême furent connus le weekend du 14 mai alors que la dernière journée de Pro D2 se jouait le weekend suivant. Vannes est toujours en Pro D2 et Soyaux-Angoulême est resté plusieurs saisons dans la division avant de faire un aller-retour en Nationale la saison dernière. L'année suivante, seul Nevers fut promu, mais avec cette particularité d'être déjà prêt. Depuis, tous les clubs qui ont essayé n'ont pas réussi à rester plus de deux saisons : Massy, Bourg-en-Bresse, Valence-Romans et même Narbonne sont restés sur le carreau. 

Après le départ de Thierry et l'arrivée du Covid, les décisions précipitées de 2020 ont créé la Nationale, puis la Nationale 2, assurant deux accessions à chaque fois. 

L'obsession de la LNR a fini par fonctionner

En 2018, la LNR avait essayé d'imposer son modèle d'une rétrogradation et d'un barrage vers le monde amateur. Nous avions alors consulté les clubs et la réponse avait été : NON à l'unanimité. 

Alors pourquoi, à partir de la saison prochaine, il y aura un barrage entre le finaliste de Nationale et le quinzième de Pro D2 ? L'argument fallacieux est d'affirmer que l'écart est trop grand et qu'il faut stabiliser l'avant dernier qui sera probablement un ancien de Nationale. Non, il faut connaitre les promus avant la fin de la saison régulière de l'échelon supérieur. C'est la clé. Tout le reste n'arrangera rien à cette situation.

Et le pire c'est que le modèle est décliné entre la Nationale et la Nationale 2, surement pour les mêmes raisons. Sauf qu'on n'a pas regardé les rétrogradations de Aubenas et Dijon, qui risque de se retrouver en Fédérale 1 le weekend prochain. 

Le modèle que l'on cherche à nous imposer est le modèle des ligues fermées où seules quelques bribes restent pour les promus au lieu de favoriser le possible. Il n'y a plus de possible aujourd'hui. 

Je discutais hier avec un dirigeant de Nîmes qui me racontait que cette saison était la bonne pour les clubs de Nationale 2 puisqu'il y aurait un barrage la saison prochaine. Mais il disait aussi que c'était signer pour une année compliquée car on a vu pour Rennes qui n'était pas spécialement préparé ce que cela a donné.