Dans son édition du jour, le Midi Olympique se fait l'écho d'une volonté de la Fédération à enclencher une réforme des championnats jeunes. Même si l'intention est bonne, on y voit déjà des orientations qui risquent de poser problème par la suite.
On n'aime pas les rassemblements
Selon le Midol, les pistes explorées visent à supprimer la plupart des rassemblements et de favoriser la promotion du jeu à 10.
Sur les rassemblements, l'idée reçue, susurrée par l'UCRAF, tant à dire que cela appauvri les clubs. Là j'ai de gros doutes. La première, connaissant l'UCRAF, je doute que son étude soit vraiment révélatrice d'une vision globale. Il faudrait savoir combien de clubs ont été consultés.
Les rassemblements sont l'avenir du rugby, et ce, même pour l'ancien DTN, Didier Retière, qui pronait la notion de bassin. Pourquoi ? Tout d'abord parce qu'il devient difficile de composer des équipes dans la plupart des régions Françaises. Il ne faut pas oublier qu'en France, nous avons 2000 clubs, là où le Basket en a 4400.
2000 clubs avec des problèmes d'infrastructure. De surcroît, le rugby se joue avec beaucoup plus de joueurs. Vous avez besoin de suffisamment de joueurs, pas seulement pour combler les blessés, mais aussi pour aligner une équipe certains weekends où la motivation et les obligations personnelles freinent les présences.
De surcroît, la FFR oblige les clubs sur les catégories jeunes, ce qui, non seulement peut poser problème dans certains bassins, mais aussi engendre concurrence et pillages de certains clubs par des clubs supposés plus huppés.
Les rassemblements permettent donc de réduire ces phénomènes et surtout d'offrir la possibilité à certains clubs de pousser leurs joueurs vers du haut niveau sans pour autant les perdre, ce qui est bien mieux que les doubles licences.
On veut du rugby à 10
Ensuite, c'est de favoriser le rugby à 10. Là encore, il faut se poser les bonnes questions. Comme le souligne Patrick Buisson, le rugby à 10 est sujet à débats et rejets.
Hybride entre le XV et le 7, il a du mal à trouver son public. Généralement, on l'impose dans les championnats où il y a des difficultés à trouver des joueurs. Ainsi, en séries, on peut jouer à 10 pour certains matches, pareil chez les féminines.
Le 10 peut-il être une solution chez les jeunes ? Oui et non. Oui, car il rendrait les championnats plus accessibles mais non, car les puristes ne souhaiteraient pas s'y intégrer et pourraient partir ailleurs.
Bref, nous avons déjà du parti pris avant même d'avoir commencé.
Attention donc aux idées reçues. Les rassemblements sont salutaires pour un un sport dont le maillage territorial est déséquilibré et la solution du 10 peut être aussi une raison de perte de licenciés qui veulent jouer à XV. Et n'oublions surtout pas que le 10 ne forme pas à certains postent, notamment les troisièmes lignes, qui restent le fleuron du rugby Français.