Le comité d'éthique a eu raison de Bernard Laporte. Il est vrai que ce comité ne prend jamais en considération le cadre légal, mais simplement son ressenti face à la situation. J'en sais quelque chose.
Bref Bernard se met en retrait, mais il faut assurer l'intérim. L'équipe, le Closer du sport, ce grand journal (im)partial a expliqué qu'il y a trois prétendants aujourd'hui pour assurer la liaison avec les élections de 2024. Serge Simon, Vice-Président en charge du pôle France, Christian Dullin, secrétaire général et Patrick Buisson, Vice-président en charge du rugby amateur.
Serge Simon : l'homme public et orateur
Sur les trois, c'est le plus proche de Laporte, le compagnon de route. Il serait le favori de coeur, mais tout le monde sait que Serge Simon est clivant. De surcroît, au niveau de la base, il représente le rugby professionnel, mais aussi quelqu'un qui ne semble pas proche des clubs.
Je dois reconnaitre son intelligence, pour l'avoir côtoyé sur la réforme du rugby féminin, mais il reste lié à l'affaire même s'il a été acquitté. Bernard Laporte est présumé innocent jusqu'à l'appel, les deux sont pour moi donc dans la même situation.
Christian Dullin : l'intelligence situationnel
Il connait parfaitement tous les rouages de la Fédération et des arcanes du rugby Français. C'est aussi un homme qui a son réseau fidèle, une armée de l'ombre opérationnelle. Christian Dullin, c'est quelqu'un qui est aussi autoritaire.
Je me rappelle l'élection de Patrick Celma en 2017, il m'avait appelé et était enragé au téléphone parce que la composition du bureau ne le satisfait pas. Je lui ai donc rappelé que 1, je n'étais pas élu, que 2, je ne savais absolument pas de quoi il voulait me parler. Quelque jour après, à Marcoussis, je le vois arrivé et lui dit devant tout le monde : Alors, tu vas me crier dessus ou on se fait la bise. Je l'ai senti un peu gêné par la situation.
Dullin, c'est l'autorité.
Patrick Buisson : l'expérience et le calme
Patrick, c'est l'opposé de Christian Dullin. Toujours calme, souvent avec le sourire et aussi une très grosse expérience de la représentation. Je ne suis pas d'accord avec ce qu'il a fait pour le rugby amateur, mais on ne peut lui enlever cette qualité d'écoute et d'être consensuel.
A l'inverse de Christian Dullin, j'ai un très bon souvenir de Patrick lors de l'élection de 2016. Les résultats annoncés, j'avais dit à Thierry Murie que maintenant, j'espérais qu'ils fassent le job. Je n'avais pas l'intention de rester, je ne suis pas du genre à demander.
Et là, je me souviens des paroles de Patrick : Tu restes avec nous, tu as fait un sacré boulot pour l'élection, il faut que tu fasses parti de l'équipe.
Après mon départ, je sais qu'il a pris des nouvelles par le président de mon club. Je ne suis pas d'accord avec lui sur le rugby amateur, mais on ne peut pas dire qu'il ne fait rien.
Sur les 3 possibles, bien évidemment, je vote pour Patrick Buisson. Mais je me suis demandé s'il n'y avait pas d'autres solutions, plus risquées, mais aussi qui pourraient créer un souffle nouveau.
Et si c'était : Alban Moga
La famille Moga est liée à Bernard Laporte. Je connais Alban et Valérie, son épouse. Ce sont des humanistes, ouverts et impliqués. Ils connaissent aussi très bien le milieu du rugby, ils sont respectés et ont un capital sympathie qui va au-delà du Comité Directeur.
Ils ne sont pas aussi exposés que les 3 successeurs potentiels, mais Alban pourrait très bien faire le job, la famille Moga l'a déjà prouvé.
Et si c'était : Patrice Dumoulin
Alors là, je suppose que pas grand monde connait Patrice, élu du Grand-Est et fidèle de Bernard Laporte depuis le début. Il peut être consensuel et surtout, il est issu d'une région où le rugby n'a pas les facilités de la Nouvelle Aquitaine ou de l'Occitanie. Il connait donc parfaitement les problèmes des clubs, et sa vision pourrait faire avancer le rugby amateur dans les régions similaires où il est très compliqué d'organiser des championnats.
C'est aussi quelqu'un que je considère intelligent, un esprit analytique rare et un état d'esprit rassembleur, posé et calme.
Et si c'était : Thierry Murie
Vous mettez Thierry, vous gagnez la prochaine élection, c'est tout. C'est le monsieur du rugby amateur. S'il se présente en 2024, il sera le troisième candidat, celui des clubs. Mais bon, pas élu, pas possible.
Et si c'était : Florian Grill
C'est drôle mais pourquoi pas. Bernard Laporte a montré comment passer d'un résultat négatif à un résultat positif en quelques années malgré la crise Covid, Florian Grill a fait le contraire au niveau de la ligue Ile de France. Passer d'un résultat positif sur lequel il se vantait à un résultat négatif où il nous explique qu'il ne l'a pas fait exprès. Il est dans la mouvance des anciens présidents qui arrivaient à faire voter des résultats négatifs à 90% comme en Ile de France. Au moins, on sait à quoi s'attendre.