Bernard, faut s'en aller là

Mais ne pas oublier ce qui a été fait

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Bernard,

Tu es condamné, c'est factuel, c'est écrit et c'est comme ça. Qu'importe les circonstances, si elles ont été bonnes ou mauvaises, la conclusion est là et je ne suis pas sur qu'un appel puisse changer quoique ce soit.

Alors oui, ça m'emmerde, parce qu'au delà de ça, tu as fait changer les choses. Tu as secoué le monde du rugby en 2016, un monde étatique, qui prenait pour acquis des renouvellements d'apparatchiks bien installés, immobiles, aux décisions unilatérales sans même comprendre les besoins des clubs.

Ton arrivée a créé une nouvelle opposition qui s'est forgée sur les cendres de l'ancienne dictature, avec les barons toujours à l'affut et qui se montrent de plus en plus dans un retour vers le futur qui m'inquiète.

Cela m'inquiète, car cette opposition au discours politisé n'a aucune idée des réformes à faire pour le rugby amateur. Parce que l'a aussi tu t'es planté. Tu t'es planté en laissant partir Thierry et en mettant à la place des gens dont le seul modèle repose sur leur expérience locale, sans vision globale du monde amateur. Cette réforme covidienne a déséquilibré des championnats qui étaient pourtant cohérents. En revanche, ce qui fallait réformer, n'a pas été fait. Les réserves, qui aujourd'hui sont des championnats déséquilibrés, sans intérêts et qui mettent à mal les championnats territoriaux en l'absence d'interconnexion nécessaire pour la survie du rugby des villages. 

Au dela de ça, c'est sous ton impulsion que l'équipe de France est devenue la meilleure équipe du monde et la perspective de remporter enfin le titre majeur n'a jamais été aussi forte. 

Oui, c'est toi aussi qui a remis de la démocratie au sein de la fédération, mais aussi avec des décisions qui n'ont pas été judicieuses. 
Je te serai à jamais reconnaissant de m'avoir fait gouter à cette institution, de m'avoir permis de m'investir pour le bien du rugby. J'en veux à certaines personnes, celles qui ont remplacé Thierry, qui sont venues me voir pour que je leur jure loyauté mais qui m'ont quand même ignoré parce que j'étais le protégé de Thierry. Lui était dans le vrai.

Maintenant, les injures vont pleuvoir à coup de testostérones, ça va bomber du torse grave, certains ne vont pas se gêner pour me tomber dessus, et je les attends. 

C'est la vie, mais là, il faut que tu t'en ailles.