Les championnats ont à peine commencé que nous avons déjà un forfait en équipe réserve de Fédérale 2. Au niveau des équipes régionales, la liste des forfaits généraux s'allonge tous les jours alors que les championnats n'ont même pas encore commencé.
Les impacts des forfaits sont plus graves que ce que l'on croit
Un forfait a automatiquement un impact sur la motivation des joueurs de l'équipe. Mais ce n'est que la face visible de l'iceberg. Derrière nous avons les adversaires qui se sont préparés et se retrouvent sans match pour le weekend. Lorsque nous avons décidé de supprimer les Belascain avec Thierry Murie, nous nous sommes basés sur les retours des clubs. Ainsi, un club qui subissait les forfaits de ses adversaires a constaté une démotivation des joueurs et l'absentéisme aux entrainements n'a fait que grandir.
L'année dernière, nous avons eu un taux record de forfaits dans les équipes réserves de Fédérale B et Excellence B. Dans ces championnats sans conséquences, cela devient maladif et aucune solution n'a été trouvé.
Les réserves : une tradition obsolète qui fait du mal au développement du rugby
la première chose à savoir avec les réserves ou bien les espoirs qui sont couplés avec l'équipe 1, c'est qu'importe le niveau de vos joueurs, vous serez affectés dans un championnat lié à l'équipe 1.
Premier constat : nos chers élus, que ce soit l'opposition ou la majorité, montent au créneau dès qu'il y a un blessé, voir un décès pour dénoncer les risques de différences de niveaux. Comme solution on réforme la Fédérale en la splitant sur 3 niveaux, alors que le championnat était relativement bien équilibré et que l'on sait que les joueurs de Fédérale 1 sont au-dessus de la moyenne physique même pour les derniers de poule.
En revanche, on ne s'est pas penché sur le problème des petites divisions. Pire l'opposition monte au créneau en affirmant qu'il faut arrêter les regroupements et que l'on doit avoir plus d'équipes en nom propre. Bref, les solutions actuelles n'apportent aucun bénéfice.
Lors de la première!re journée de Fédérale B, nous avons eu un forfait et surtout 22 victoires bonifiées sur 47 matches et 18 matches avec des écarts à plus de 20 points. Vous commencez un championnat et vous prenez déjà une purge. Si cela recommence le weekend prochain, on risque d'avoir des surprises pour la suite.
Séries régionales : la réforme ratée
Là aussi, nous avons des forfaits dans les régions ou encore des équipes qui refusent de jouer à un niveau supérieur. Rien qu'en ligue Aura, ce sont 2 clubs qui ont été promus sur tapis vert en régionale 1 pour combler les trous. Bien sûr, ça a un impact sur les sub-divisions, mais bon.
Mais ce qui est le plus inquiétant, ce sont les forfaits en Régionale 3 dans les ligues. Manque d'effectifs, déplacements trop long, championnat déréglé, les motifs sont légions pour ne pas présenter une équipe et les championnats s'amenuisent comme une peau de chagrin.
La raison ? Avoir voulu mettre des quotas en séries. Nous savions que le bouchon d'étranglement était au niveau de l'honneur. En 2018, j'avais demandé une extraction de la base de données des clubs par niveau. Voici ce que cela donnait au niveau national
Honneur | Promotion | 1ère série | 2ème série | 3ème série | 4ème série |
---|---|---|---|---|---|
211 clubs | 183 clubs | 226 clubs | 107 clubs | 218 clubs | 17 clubs |
Dans certaines ligues, des championnats étaient mixtes comme pour les hauts de France, les Pays de Loire, ou encore la nouvelle aquitaine et l'Ile de France qui regroupaient les 3èmes et 4èmes séries. Pire, la Bretagne, la Bourgogne Franche-Comté et la Normandie n'avaient pas de championnats dans ces divisions.
Effectivement, il fallait supprimer des divisions par manque de concurrents. chose que l'opposition a critiqué car elle veut à tout pris maintenir les boucliers nationaux des championnats régionaux. Mais les faits sont là.
La première étape fut la bonne en créant 3 divisions régionales, mais il nous manque toujours des compétiteurs.
La solution qui fonctionnerait
Et c'est là où les réserves pourraient sauver les séries. Il y a plus de 500 équipes réserves de la régionale 1 à la Fédérale 2 dans des championnats fermés aux disparités grandissantes sans rétrogradations et promotions. Leur seule qualité est que leur niveau niveau est lié à celui de l'équipe 1.
On pourrait donc reverser ces équipes dans les championnats régionaux. Rien qu'en Ile de France, on pourrait avoir 40 équipes en plus en régionales. En occitane, ce seraient plus de 100 équipes qui viendraient alimenter ces championnats. Le basket le fait très bien, avec des équipes 2 ou 3 qui jouent dans les championnats inférieurs.
Le problème, c'est qu'on vous rebalance toujours les mêmes raisons pour ne pas le faire : on dissocie l'équipe 1 de l'équipe 2, ça permet de lancer des jeunes. Ok, mais quand vous prenez des purges tous les weekends, vous les motivez comment vos jeunes. Quant à l'argument des déplacements mutualismes, certes cela pourrait avoir un impact, mais comme le disait Thierry Murie aux clubs de Fédérale au moment de la réforme des espoirs : je sais comment vous faire faire des économies, vous pouvez moins payer vos joueurs de l'équipe 1.
N'oublions pas que dans 80% des cas, les championnats de Fédérale 2 et en-dessous sont des championnats sectorisés. N'oublions pas que la Fédération reverse des indemnités kilométriques. Et si ça ne suffisait, la Fédération pourrait revoir les obligations de clubs afin de permettre cette mutation. Au lieu d'avoir une obligation d'équipes en fonction de la division, on pourrait avoir une obligation d'équipes en fonction du nombre de licenciés joueurs. Là, on changerait la donne !