Lettre de Thierry Murie

Voilà pourquoi je l'aime ce mec !

Tendance - Lettre de Thierry Murie - rugbyfederal

Suite à différents articles dans lesquels je parle de lui, Thierry Murie m'a envoyé une lettre que je vous partage. On y retrouve l'analyse fine et juste de cet artisan du rugby amateur et je ne vous cache que je rêve de retravailler avec lui un jour. Vous verrez que nous avons toujours des points de divergence, mais c'est ce qui fait notre attachement à l'autre. Je dédie cet article à tous les dirigeants de clubs que nous avons eu la chance de rencontrer. On ne vous oublie pas !

Lettre de Thierry

Mon cher Olivier, mon cher Ami,

Au fil de tes articles, je reviens souvent sur le devant de la scène. Je reconnais bien là ton amitié et ta fidélité. Ils me font très souvent sourire car je reconnais bien là ta plume, parfois décalée, parfois acerbe, parfois avec un humour pas toujours compréhensible pour qui ne te connais pas.

Je sors un peu de ma réserve après des années difficiles de Covid, de maladie, tout en gardant un oeil affectueux sur le rugby amateur. Les choses bougent, les divisions se crées, relevant le niveau, affaiblissant d'autres. Les réformes sont nécessaires certes, un championnat idéal amateur est très compliqué au désidérata des uns et des autres. J'étais bien placé pour le savoir.

La FFR compose, réfléchit, en faisant valider ses décisions par les clubs. Ceux-ci doivent l'accepter, c'est la démocratie.

Il ne sert à rien de revenir toujours sur le passé, mais je valide qu'il faut se servir du passé et du travail accompli par les générations antérieures pour ne pas renouveler les erreurs.

La création de divisions engendre des ambitions parfois surréalistes de présidents de club. Viser toujours plus haut, pour maintenir une dynamique sportive, partenariale, pas souvent accessible suivant son bassin économique.

La nationale 2, n'est ni plus ni moins que la F1 actuelle, les clubs ne sont pas montés en N2, ils ont maintenu leur niveau ! Cette division réduit le nombre de clubs, créant les effets inverses sur les divisions inférieures. Mais c'est le choix des clubs, et il est respectable. 

Notre sport se professionnalise maintenant sur 4 divisions, la course à l'armement est relancée, pour combien de temps ? Faudra-t-il encore dans les années à venir repenser le système, car difficilement viable ?

Bien sûr une montée ne se refuse pas, quoique ! Certains présidents ont la lucidité nécessaire, d'autres sont appelés à les remplacer sans avoir acquis le droit sportif, mais il faut bien constituer des championnats à l'évidence.

Une montée quelque soit le niveau, impose des règles, des obligations de formation, des obligations de structuration, des obligations salariales saines. 

La vitrine est belle mais elle s'anticipe, notamment sur les équipes de jeunes où parfois il faut aller chercher dans les clubs voisins les effectifs pour répondre à ses obligations de division supérieure. Fragilisant ainsi les clubs voisins, le danger est réel !

J'espère simplement que les contrôles financiers que nous avions mis en place sont toujours d'actualités. Ils permettent de s'assurer de la bonne santé des clubs, de ne pas créer de décalage sur le sportif, avec des méthodes bien connues et malheureusement néfastes pour l'éthique sociale de notre sport, mais également néfastes pour la vie du club. 

Je suis toujours contre les ambitions folles, les égos non appropriés et lâches au final quand il faut assumer la dégringolade. 

La FFR n'est pas responsable de tout n'en déplaise à ses détracteurs. Patrick BUISSON fait du bon boulot, consulte, apaise, réfléchit. Bien entouré et conseillé par ses équipes, je leur tire mon chapeau. Le poste est difficile, critiquable, chronophage, mais tellement passionnant.

Je reste passionné et attentif au rugby amateur, car il est la seule ressource au monde professionnel, il ne faut jamais l'oublier.

Adessias mon pote.