Vous avez peut-être noté que depuis la coupe du monde 2019, l'équipe de France masculine de rugby s'est remise à faire peur et a retrouvé le jeu que l'on aime, jeu fait de surprise, de force et de vitesse.
Si l'on y regarde de plus près, c'est une conséquence de ce qui a été amorcé quelques années plus tôt avec des moins de 20 ans doubles champions du monde, une génération intrépide qui a décidé de cultiver la victoire comme on cultive le blé.
L'une des choses qui a fondamentalement changé, c'est l'approche du haut niveau de ces jeunes. Je me rappelle une conversation avec Bernard Laporte au cours de laquelle il expliquait qu'aujourd'hui les jeunes étaient dans une logique de préparation individuelle performante avec non seulement des préparateurs physiques, mais aussi des préparateurs mentaux.
Cette génération a réussi ce que les précédentes n'ont pas toujours eu : jouer en Top 14 a un âge qui était auparavant décrié. On s'aperçoit que les joueurs de 20 ans ont des qualités à montrer et peut-être une insouciance qu'il manquait dans le jeu.
Alors pourquoi pas continuer ?
Maintenant que l'on sait que ça fonctionne, il faudrait pérenniser cette intégration de nos jeunes en équipe première. Mais notre rugby se heurte à un problème de taille : les obligations. Dés les séries, vous avez des obligations sous peine de sanctions. Et donc aujourd'hui, plus vous montez dans la hiérarchie, plus vous avez de contraintes pour arriver à avoir une équipe Espoir.
Sauf que cette équipe Espoir est une spécificité Française qui a cultivé le fait qu'un joueur de moins de 23 ans n'était pas prêt pour le Top 14 sauf cas exceptionnel. Nous savons maintenant que c'est faux.
La première chose à faire serait de supprimer les Espoirs et remettre de vrais championnats U20. La fait d'avoir un championnat Espoir qui a une amplitude de 5 ans (18-23 ans) fait que seuls les anciens ont de la place et que les jeunes de 18-19 ans ne trouvent plus leur place.
Bref, il faut arrêter les espoirs et remettre des Reichel généralisés.
Une Draft comme obligation en lieu et place des JIFF
L'autre souci est la mise en place des JIFF. Si l'idée était bonne à la base, elle a depuis créé des problèmes notamment dans une escalade des salaires versés afin de remplir les quotas. Les JIFFs le savent et deviennent une denrée rare et ce qui est rare est cher.
Assurer l'intégration de nos jeunes, renforcer le renouvellement des forces vives du rugby de haut niveau Français. Belle idée. Mais comment faire alors ?
Si les Reichel sont de retours, il leur faut la possibilité de rejoindre les grandes équipes. Aux Etats-Unis, les drafts sont courantes dans les sports majeurs et permettent aux jeunes joueurs de signer un premier contrat. Ces rafts sont soumises à des règles et rites qui en font aussi un élément de spectacle annuel mettant en avant les jeunes pousses. C'est le premier rendez-vous des grandes carrières.
Alors pourquoi pas changer le système afin de pérenniser la route sur laquelle le rugby Français est lancé…