Rugby : quand les réserves s'épuisent

forfaits, scores fleuves et désintérêt

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Dans un article récent, je vous faisais part de la nécessité d'une vraie réforme des championnats de séries. La réforme actuelle comporte des failles et ne résout pas tous les problèmes. 

Par exemple, lors d'une conversation avec Laurent Bourduge, ex-membre de la commission des épreuves, toujours mon ami, même s'il est passé sur le Grill et surtout collègue avec qui on a bossé sur la réforme de la ligue Aura, celui-ci me disait qu'aujourd'hui avec les quotas de constitution des championnats territoriaux, on serait probablement dans l'impasse de promouvoir les clubs de Promotion d'Honneur en Honneur à cause de l'effet boule de neige initié avec la réforme de Fédérale 3.

Et puis, ce weekend, nous avons eu une journée complète de championnats de réserves en Fédérale B et Excellence B. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce n'est pas la joie.

Des forfaits en pagaille

Pour les réserves de Fédérale 2, la Fédérale B, nous avons eu 6 forfaits sur 48 matches, ce qui représente pratiquement une poule. En réserve de Fédérale 3, l'Excellence B, ce sont 14 forfaits enregistrés à ce jour.

Un forfait n'a pas seulement un impact sur le club qui le déclare, mais ça a aussi des conséquences sur les équipes adverses. Pour étayer cet argument, revenons au championnat Belascain qui a disparu il y a quelques années. Le club de La Seyne-Sur-Mer le jouait à fond, du moins à partir d'octobre. Sauf que dans sa poule, la plupart des clubs déclaraient forfaits, laissant l'excitation du match au vestiaire. De fil en aiguille, les joueurs de la rade ont perdu la motivation, et venaient de moins en moins aux entrainements. Certains joueurs ont arrêté le rugby en fin de saison.

A l'époque, la commission des épreuves avait fait un audit de ce championnat et la conclusion était inévitable : ce championnat, par le nombre de forfaits faisait beaucoup de mal aux effectifs et contribuait à la baisse des licenciés. 

Quand un championnat commence à avoir des forfaits conséquents, il faut donc réagir autrement que par la sanction et trouver des solutions pour mobiliser les clubs. 

Fessées en tous genres

L'autre phénomène est l'écart de niveau dans ces championnats. En Excellence B, 23 matches ont eu des scores fleuves, avec même Versailles qui a passé plus de 100 points à Dieppe. En Fédérale B, ce sont 8 matches dont la plupart avec des scores supérieurs à 50 points. 

Si on calcul entre. le nombre de forfaits et les scores fleuves, en Fédérale B, nous arrivons à 14 matches qui peuvent créer une baisse de motivation, soit presque  30% des matches. En Excellence B, ce ratio monte même à presque 44% des matches. 

Quel est donc l'intérêt d'un championnat sans promotion, ni rétrogradation, avec des scores aux écarts si importants qu'en Fédérale 1, on crierait au danger pour les joueurs jusqu'à créer une nouvelle division.

Réformer ces championnats

Ces constats sont des arguments récurrents qui nous font nous interroger sur la limite sportive de ces championnats. Quand on fait le rapprochement avec le manque de clubs dans les divisions de série, il nous semble plus que logique de supprimer les championnats de réserves et de basculer ces équipes dans les championnats inférieurs avec la possibilité de faire des regroupements avec des clubs satellites. Cela donnerait de l'intérêt à ces championnats et surtout apporterait plus de 500 nouvelles équipes dans les championnats territoriaux.