Amer constat pour les deux promus de Nationale qui occupent déjà les dernières places de Pro D2 après deux journées et notamment Narbonne qui ne semble clairement pas au niveau.
Alors que s'est-il passé ? On nous a vendu la Nationale comme la meilleure solution pour préparer à la pro D2. Plus d'intensité, plus de matches, plus de bidules, plus de machins. A l'arrivée, boum, la saison commence et on est déjà dans la charrette.
Nationale : furoncle mal pensé et mal né
Rappelons que la nationale lors de la crise covid de mars 2020 n'est absolument pas dans les tuyaux. Mais à ce moment là, une première erreur est programmée. La Fédérale 1 à 60 clubs. On nous fait croire à un projet concerté, sauf que c'est loin d'être le cas et franchement, je serais curieux de voir le nombre de clubs de Fédérale 1 qui ont voté pour Laporte aux dernières élections. Pourquoi n'est-il pas concerté ? Tout simplement parce qu'il faut agir vite et donc on envoie notre président au casse-pipes.
D'ailleurs les retours de certains présidents sont clairs : on n'a pas osé dire non, c'est le président qui t'appelle. Et oui, même si la gouvernance a changé, les mentalités ont du mal à suivre.
Bref, tout le monde dit oui, et puis certains clubs s'engouffrent dans la brèche de la sécurité des joueurs, du niveau qui va partir vers le bas et du fait que cela ne va pas préparer à la pro D2 les leaders de la division.
Deuxième erreur de gestion : on les écoute et on essaye de trouver une formule pour que cela puisse se faire rapidement. Et bien sur on a confondu vitesse et précipitation. Dès mars 2020, j'ai dit aux pontes de la FFR que leur formule à 60 clubs allait déboucher sur la pro D3. Bien sûr, on a jugé sur la forme en disant que la pro D3 c'était la LNR et pouet pouet tralala.
Non, la pro D3, c'est cette volonté à faire croire que les clubs sont si proches de la pro D2 que la transition va bien se faire, sauf que ça n'a jamais été le cas et ne le sera jamais puisque le gap entre les professionnels et les clubs fédéraux continuent d'augmenter. Pour preuve en 2014, les droits TV de pro D2 ont été doublés.
En pro D3, l'équipe TV a difficilement donné 5000 euros à des clubs pour les phases finales avant d'acheter pour un euro symbolique la pro A de Basketball?
Thierry Murie l'avait compris !
En 2017, on fait le bilan de la poule d'accession. On s'aperçoit que les clubs qui montent en pro D2 renouvellent à plus de 50% leurs effectifs. Ce n'est pas une idée en l'air, c'est une analyse des mutations sur Oval-e qui donne la réponse.
Le deuxième constat, c'est que les clubs qui ont réussi à se maintenir avec la poule d'accession, ce sont les clubs qui se savaient promus très tôt, pratiquement en même temps que la phase de qualification de pro D2. Là, les clubs pouvaient s'aligner sur le marché afin de recruter des joueurs au niveau et faire jeu égal.
Au final, la Nationale n'apporte rien de nouveau, c'est juste la Fédérale 1 à 14 clubs. Les autres ont été rétrogradés en Fédérale 2 qu'on a renommé Fédérale 1 et ainsi de suite.
La nationale n'a préparé en rien les clubs à la pro D2, de surcroît, deux clubs qui ont déjà joué à ce niveau. Non, il aurait fallu caler le calendrier de promotion sur celui des pros afin de pouvoir recruter de bons profiles.
Pour la suite, Bourg-en-Bresse pourrait faire comme en 2018, c'est à dire se mettre à niveau pour la deuxième partie du championnat et refaire son retard. Sauf que pour le moment, le retard s'accumule et l'échéance pourrait être la même en fin de saison.
Que les gouvernants se posent les bonnes questions au lieu de vouloir faire des heureux. Eric champ avait déclaré dans le Midol qu'il ne comprenait que la Fédération ait laissé partir Thierry et moi qu'il considérait comme des spécialistes du rugby amateur. Nous ne sommes pas plus spécialistes que d'autres qui s'y intéressent, mais il est vrai que notre vision a toujours été celle du plus grand nombre et non une vision élitiste et restrictive.
La bise à mon Thierry qui lira ce billet, j'en suis sûr.