On me reproche souvent de toujours tirer à boulets rouges sur les instances. Il est vrai que lorsque les gens font n'importe quoi et mettent en péril notre sport, il faut essayer de bouger les lignes.
Mais là, je dois dire que l'UCRAF a pris un chemin étrange en dénonçant les matches du top 14 le dimanche et leur impacte sur les recettes des clubs. Vouloir rallier les clubs de fédérale dans un syndicat, c'est une chose, défendre leurs intérêts, c'est bien, mais il ne faut pas faire tout et n'importe quoi.
Cette doléance ne sert pas les clubs amateurs, car le fond est dénué de toute argumentation valable à cause de la méconnaissance des habitués d'après matches.
Pourquoi des personnes viennent voir des matches de fédérale ? Parce que ces personnes aiment encourager leurs équipes. Cela paraît une évidence, mais c'est une évidence qui a manqué dans l'argumentation des anti-dominicaux du top 14. Les stades ne se désempliront pas à cause d'une affiche de fin de weekend, il y en a toujours eu, des matches de pro D2 aux matches des 6 nations en passant par la coupe d'Europe. Les stades vont se vider, parce que l'attrait d'un championnat avec 9 matches à domicile sur 8 mois de compétition, on perd de l'influ.
Le match du dimanche commence à 16h15. L'une des craintes est de voir le stade de fédérale se vider à la fin du match. Pour ceux qui vont souvent aux matches, c'est ce qui se passe déjà, encore plus quand l'équipe perd à domicile. Ceux qui restent, on peut les appeler les irréductibles et il serait intéressant de connaître le pourcentage par rapport aux entrées. Le déroulement de la journée de match montre que la recette se fait souvent avant. Repas d'avant match, merchandising, billetterie, buvettes fonctionnent souvent avant. Sans compter qu'avec un match de la B, il y a pratiquement 2 heures d'exploitation d'avant match. Lorsque je travaillais pour un équipementier sportif, la boutique que nous avions à Bourg-en-Bresse faisait 80% de son chiffre d'affaires avant le match. Les 20% restants étaient ceux qui voulaient passer avant le match, mais qui n'ont pas pris le temps.
Il aurait donc été intéressant de relever les chiffres. Comment évolue le budget d'une buvette au cours de la journée ? Idem pour la boutique. Connaitre aussi le type de population qui reste et surtout combien d'entre eux possèdent canal + et sont accros aux matches de top 14. Avec des chiffres, les anti-dominicaux auraient peut-être pu faire valoir des arguments au lieu de crier au loup, parce que au final, il semble que cela ne va affecter en rien les dimanches dans les stades amateurs.